A moins de 3 heures de vol de Paris, le Maroc est une destination privilégiée pour les entrepreneurs et les touristes français. De par sa position géographique, ce pays a toujours été un point incontournable de rencontres et d’échanges économiques et culturels.

D’ailleurs, la communauté française est la plus importante dans le royaume avec plus de 51000 résidents répartis sur Casablanca, Marrakech, Tanger ou Agadir. Créer une entreprise au Maroc a certainement des avantages, mais aussi quelques inconvénients.

Les avantages de la création d’entreprise au Maroc

Une économie en plein essor

Le Maroc est en train de réaliser une forte croissance en développant des activités économiques à forte valeur ajoutée. Ainsi, le royaume a lancé depuis 2005 un plan ambitieux (plan émergence) visant à redynamiser l’activité industrielle et économique. Ce plan s’est axé sur certaines activités pour lesquelles le Maroc dispose de forts potentiels de développement. L’aéronautique, l’offshoring, l’industrie automobile, l’électronique, l’agroalimentaire, et l’industrie du textile sont les axes majeurs de ce plan d’accélération économique.

Le pays a également créé plusieurs zones franches surtout à Tanger qui accueille les grands équipementiers mondiaux de l’industrie automobile. Sur le plan financier, la “Casablanca Finance City“ basée à Casablanca est devenue la première place financière d’Afrique devant Johannesburg, et continue d’attirer les grandes sociétés comme BNP Paribas, Ford, Bank of China, etc. Casablanca accueille également les usines des grands constructeurs de l’industrie aéronautique comme Bombardier, Airbus ou Boeing.

La ville dispose aussi de plusieurs infrastructures visant à encourager les jeunes à développer et à créer des startups et des entreprises dans les domaines des nouvelles technologies.

La proximité de l’Europe

Avec une distance de seulement 14 km de l’Europe, la position géographique du Maroc est considérablement stratégique. L’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne permet à toute entreprise implantée au Maroc d’importer des produits fabriqués dans l’Union européenne sans payer de droits de douane. C’est également valable dans le sens inverse ; ainsi, chaque entreprise implantée au Maroc peut exporter ses produits vers ses clients européens qui seront également exonérés des droits de douane dans leurs pays.

Cette proximité contribue à réduire les coûts logistiques, améliorer la compétitivité des prix, et à favoriser les échanges commerciaux. Beaucoup de grandes sociétés françaises se sont d’ailleurs implantées au Maroc, et exportent leurs productions vers l’Europe, ainsi que vers les pays liés par des accords de libre-échange avec le royaume. Renault, Décathlon, et Valeo font partie de ces entreprises françaises qui ont choisi de construire leurs usines à Tanger par exemple, et bénéficient de tous les avantages de la plateforme portuaire et logistique de la ville.

Aux portes de l’Afrique

D’une manière générale, les marchés africains sont relativement stables face aux fluctuations de l’économie internationale. Ces marchés sont encore à développer, et disposent de plusieurs atouts et potentialités. D’ailleurs, les pays africains réalisent des taux de croissance assez élevés par rapport aux autres marchés mondiaux de plus en plus saturés. De par sa position stratégique, le Maroc est un choix privilégié pour tout entrepreneur désirant renforcer sa présence commerciale en Afrique.

Le pays est bien ancré dans ses racines africaines, et entretient de bonnes relations politiques et économiques avec les pays du continent. D’ailleurs, plusieurs multinationales américaines ont choisi le royaume pour y implanter leurs sièges africains. A noter également que le Maroc est en phase de préparation d’un accord de libre-échange avec le Nigeria et les pays de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale).

Une ouverture aux grands marchés mondiaux

Créer une entreprise au Maroc signifie tout simplement avoir accès à un marché de plus de 1 milliard de consommateurs ayant un pouvoir d’achat très élevé. En effet, le Maroc est lié à l’Union européenne par un accord d’association et bénéficie d’un statut avancé incluant un accord de libre-échange. De plus, le pays entretient de bonnes relations économiques et dispose de plusieurs conventions juridiques et sociales avec la France. En plus de l’association avec l’Union européenne, le Maroc a conclu des accords de libre-échange avec les Etats-Unis, la Turquie, l’Egypte, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et la Tunisie.

Il entretient également de bonnes relations économiques avec certains pays africains comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Des négociations sont aussi en cours avec la Chine et le Canada visant à renforcer les échanges commerciaux, et la conclusion de nouveaux accords de libre-échange, ce qui va renforcer davantage l’attractivité du pays.

Un système judiciaire très proche du système français

Le Maroc a hérité de la plupart de son système juridique de la période de colonisation française. Le droit commercial est, en principe, inspiré de la jurisprudence française, sauf bien évidemment quelques particularités spécifiquement religieuses et sociales. Depuis 1997, le pays dispose de 8 tribunaux de commerce installés dans les grandes villes du royaume. Ces tribunaux sont présidés par des magistrats nommés par le Ministère de la justice et qui jugent l’ensemble des litiges commerciaux. De plus, ces tribunaux sont également chargés du suivi de toutes les formalités relatives au registre du commerce.

Une main d’œuvre qualifiée et très bon marché

Le système éducatif marocain s’inspire largement du système français. D’ailleurs, le français est la 2e langue du pays, et la langue principale des études supérieures. Ceci facilite la communication avec les collaborateurs marocains et favorise l’échange d’idées. Beaucoup de cadres marocains poursuivent leurs études, en France, au Canada et aux Etats-Unis et ont le même niveau de compétence que leurs homologues dans les pays les plus développés.

Plus de 10 millions de Marocains sont francophones, 6 millions sont hispanophones, et de plus en plus de jeunes maîtrisent également l’anglais et les nouvelles technologies de communication. De plus, l’Etat a lancé plusieurs programmes de formation professionnelle concernant les secteurs industriels en vogue actuellement dans le pays, à savoir l’industrie automobile à Tanger, et l’industrie aéronautique à Casablanca.

Ces programmes visent à satisfaire les besoins spécifiques des entrepreneurs, et à leur procurer la main d’œuvre formée essentiellement pour ces secteurs spécifiques, à des coûts très concurrentiels (le Smic au Maroc est aux alentours de 250 € par mois).

Une stabilité politique

Contrairement aux autres pays de l’Afrique du Nord, le Maroc est une monarchie constitutionnelle qui jouit d’une stabilité politique remarquable. Grâce à cette stabilité, le pays continue d’attirer les investissements étrangers et de renforcer son classement comme 2e destination africaine privilégiée par les investisseurs étrangers. Le royaume a pris une série de mesures visant à renforcer le niveau de sécurité nationale, et à prévenir contre les attentats terroristes. De manière générale, le Maroc est un pays sûr fréquenté par un grand nombre de touristes français.

La même structure d’entreprises qu’en France

Les formes juridiques des entreprises marocaines sont similaires aux françaises. Ceci s’explique par le fait que le droit commercial marocain est en grande partie inspiré du droit français. Ainsi, comme en France, le statut juridique dominant est la SARL (SARL AU ou SARL à associé unique quand il s’agit d’un seul actionnaire). La SA est le deuxième statut utilisé pour les sociétés et l’entreprise individuelle est très présente également. Toutefois, les mécanismes de fonctionnement et les taux d’imposition diffèrent un peu du système français.

Par exemple, les gérants dans les SARL ont le statut de salarié à l’inverse du système français où le gérant peut bénéficier du statut de gérant majoritaire. Au niveau fiscal, le taux d’imposition varie en fonction de la taille et du lieu d’implantation de l’entreprise. En général, l’impôt sur les sociétés est de 30%. Les entreprises ayant le statut CFC (Casablanca Finance City) et dont les locaux à Casablanca servent de sièges régionaux ou internationaux bénéficient d’un taux d’IS de seulement 10 %.

Les entreprises implantées dans certaines régions du nord ou du sud du royaume sont soumises à un IS de 17.5%. Quant aux entreprises opérant dans les zones franches d’exportation, l’IS est de seulement 8.5% avec exonération de TVA.

Des avantages fiscaux

L’administration marocaine a considérablement simplifié la procédure de création des entreprises. Grâce à l’introduction du guichet unique, il est désormais possible d’entamer toutes les procédures administratives dans l’un des centres régionaux d’investissement. La création d’une entreprise dure en moyenne 15 jours et peut être entièrement confiée à un représentant.

Les sociétés bénéficient d’une exonération sur l’IS pendant les 5 premières années. Les sociétés qui s’engagent à investir un montant supérieur à 100 millions de Dirhams sont exonérées des droits d’importation de tout matériel, équipement, pièces de rechange, outillage et accessoires nécessaires à la réalisation de leurs projets. L’état peut également accorder des aides à la création des entreprises dans le secteur industriel et les nouvelles technologies afin d’encourager les entrepreneurs à investir dans le pays.

Une bonne infrastructure

Durant les dernières décennies, le Maroc a fortement développé son infrastructure routière et ferroviaire. Le réseau autoroutier s’étend sur plusieurs milliers de kilomètres, et relie les principales villes du royaume. La ligne de TGV entre Tanger et Casablanca est en cours de construction, et permettra de raccourcir la durée de voyage dans un axe à forte concentration d’activité économique. L’infrastructure des télécommunications est également de très bon niveau, et répond aux standards internationaux.

Le Maroc a également développé plusieurs projets de grande envergure comme la plus grande station solaire au monde permettant de produire une énergie renouvelable et propre. Grâce au nouveau port Tanger Med, les échanges maritimes se sont beaucoup développés et ont permis au Maroc de devenir un point incontournable de distribution de marchandises, et de concurrencer les grands ports de la rive nord de la Méditerranée. De plus, chaque grande et moyenne ville dispose de son propre aéroport, ce qui permet d’organiser des vols directs depuis l’Europe vers ces différentes villes.

Les inconvénients de la création d’entreprise au Maroc

Un coût d’énergie assez élevé

Le Maroc importe la majorité de ses besoins en produits pétroliers de l’étranger, ce qui alourdit sa facture énergétique. Ceci à des conséquences majeures sur le coût de l’énergie en général dans le pays. Les coûts de l’électricité et du fuel industriel sont élevés par rapport aux pays voisins qui disposent de ressources naturelles plus abondantes comme l’Algérie par exemple. Pour minimiser la dépendance énergétique des produits pétroliers, le Maroc a lancé une nouvelle stratégie visant à générer de ressources énergétiques plus écologiques, mais tous ces plans restent encore en phase de développement.

Des difficultés dans les procédures douanières

Malgré les réformes entamées par « l’administration des douanes et des impôts directs et indirects » (ADII) visant à simplifier les procédures douanières, les différents importateurs et exportateurs implantés dans le pays souffrent du retard dans le traitement de leurs dossiers. Ceci est dû principalement à un excès de formalités administratives et de contrôle documentaire ainsi qu’au blocage des marchandises durant plusieurs jours en attendant le contrôle physique. Depuis début 2016, l’administration a généralisé l’utilisation du nouveau système d’information “PortNet”.

Ce système vise en effet à assurer un traitement numérique des dossiers d’import-export afin de réduire le temps nécessaire aux procédures de dédouanement. D’un autre côté, l’insuffisance des moyens de contrôle douaniers à l’importation – en termes de correspondance entre les valeurs déclarées et les valeurs réelles de certaines importations – est souvent une cause de concurrence déloyale. Ceci affecte la compétitivité commerciale des entreprises, et déstabilise les prix de certains produits dans le marché.

Des difficultés dans les procédures administratives

Le Maroc est relativement en retard dans les processus d’automatisation et de numérisation des procédures administratives. Les différents intervenants sont unanimes sur le besoin de moderniser davantage l’administration marocaine. Par ailleurs, les entreprises souffrent de difficultés d’accès à l’information, et de la complexité des différentes procédures administratives.

Malgré les réformes entamées, l’administration marocaine est toujours centralisée et bureaucratique, ce qui oblige souvent à se déplacer entre plusieurs départements et à perdre beaucoup de temps dans l’accomplissement des différentes procédures administratives.

Créer une entreprise au Maroc, ce qu’il faut retenir

Le Maroc est un pays stable et en plein développement économique, qui réalise l’un des meilleurs taux de croissance en Afrique. C’est un pays ouvert à l’économie mondiale et aux échanges commerciaux, et se caractérise par sa position stratégique entre l’Europe, la zone MENA, et l’Afrique subsaharienne. Créer une entreprise au Maroc est avantageux à plusieurs niveaux. C’est un pays qui est culturellement très proche de la France, et qui dispose d’une main d’œuvre qualifiée et francophone.

Sa bonne infrastructure, et sa proximité avec l’Europe contribuent à la réduction des coûts logistiques. D’autant plus que le pays dispose de plusieurs accords de libre-échange avec des pays à fort potentiel de consommateurs comme l’Union européenne et les Etats-Unis. Le Maroc est également en train de négocier de nouveaux accords avec la Chine et le Canada, ce qui l’amène à devenir une plateforme incontournable pour le développement des activités d’export. Les entreprises implantées dans les zones franches, la CFC (Casablanca Finance City) ainsi que dans certaines régions du royaume bénéficient de taux d’imposition très réduits.

En revanche, les procédures administratives et douanières sont relativement difficiles à accomplir et centralisées. Le coût de l’énergie est également assez élevé ce qui augmente les coûts de production.