Un Français sur quatre rêve de créer sa propre société, selon un récent sondage publié à l’occasion du 20e Salon des Entrepreneurs qui se tiendra les 6 et 7 février à Paris. Autant de gens qui désirent abandonner un statut de salarié pour devenir leur propre patron. Et ce pourcentage augmente chez les jeunes. Preuve que créer sa boîte fait toujours rêver, mais peu franchissent le pas. Mais quelle société ? Où trouver le bon plan ? Comment trouver la bonne idée d’entreprise ?

Une entreprise qui vous correspond

Pour ceux qui sont en panne d’inspiration, il existe trois pistes de réflexion pour dénicher les affaires qui promettent de cartonner.

Identifier ses véritables envies

Identifiez ses envies par le coaching, c’est une méthode venant des pays anglo-saxons. L’idée est de se faire accompagner par un professionnel pour trouver une idée de business. En France, le réseau Balise organise des ateliers de créativité aux quatre coins de l’Hexagone : les candidats peuvent y suivre des ateliers collectifs et individuels, ont accès à des exemples de créations réussies, etc.

Ideactis est une autre société se basant sur le même modèle et fondée par la coach Emmanuelle Dubois. Selon elle, « L’objectif est d’aider l’individu à mieux cerner ses envies » en travaillant sur les représentations de divers métiers et environnements en premier lieu. Ensuite, elle pratique la « divergence » pour laisser l’imaginaire du créateur prendre le dessus et développer des concepts originaux. En effet, la première idée n’est pas forcément la bonne et réfléchir à une certaine quantité d’idées permet d’explorer des voies plus originales, qui ont donc plus de chances de réussir.

Toutes vos idées ne vont pas forcément vous plaire, c’est pourquoi il est indispensable de remettre chaque idée en question. Car, pour mener un projet à bien, créer une entreprise et la développer, tout est plus facile si vous aimez votre métier, votre secteur, etc.

S’inspirer d’un concept existant à l’étranger

Autrefois, le voyage d’étude permettait d’importer un concept inédit et d’avoir cinq à dix ans d’avance sur la concurrence. Longtemps, cela a été le cas. Aujourd’hui, Internet nous suffit amplement pour visiter les moindres recoins de la planète, voir ce qui existe de plus novateur et repérer une idée de business à dupliquer. Ce copier-coller n’a rien d’illégal pourvu qu’il n’y ait pas de brevet déposé ; ou, du moins, pas étendu à l’Europe.

Cependant, lorsqu’on trouve une bonne idée sur Internet, il est fort probable que des centaines voire des milliers d’autres personnes l’ont repérée également. L’unique solution est de passer rapidement à l’action et de faire évoluer le projet au mieux en gardant l’avantage sur d’éventuels concurrents.

Dans la même veine, il est tout à fait possible de faire du neuf avec du vieux, c’est-à-dire, de créer une nouvelle entreprise en s’inspirant d’un concept qui existait, mais qui est tombé dans l’oubli. C’est notamment le cas pour la bière Gallia, née en 1890 puis tombée dans l’oubli en 1969. Cette bière blonde est actuellement distribuée dans 250 points de vente dans la capitale et est très prisée à l’export, puisqu’un quart du chiffre d’affaires 2012 en provient, soit 50 000 euros.

Repérer un besoin

Qui n’a pas un jour pesté contre un service défaillant ou déploré son inexistence ? C’est le cas pour la firme Dyson par exemple. Dans les années 1980, la simple idée de créer des aspirateurs sans sac a rendu son inventeur millionnaire. Souvent, c’est dans les gestes du quotidien que se niche une idée de business.

Il suffit de déceler un manque dans la vie de tous les jours et d’en tirer un concept. Concept qui doit, bien sûr, être affiné pour cibler précisément la frustration des gens. Pour ce faire, le plus simple est d’en parler aux gens autour de vous. Certaines idées géniales viennent d’une analyse fine d’un besoin non traité avec comme clé, l’envie de faire mieux – ou autrement – que ses concurrents.

Cependant, il existe un revers à la médaille : certains manques ne sont pas comblés parce qu’il n’existe pas de manière pour rentabiliser le nouveau concept, ou qu’il n’est intrinsèquement pas rentable de développer une activité dans ce secteur.

Ouvrez grand les yeux et tendez l’oreille

Vous avez une idée et vous voulez vous lancer à votre propre compte. Voici quelques réflexes à avoir pour trouver une bonne idée de création d’entreprise : où que vous soyez, chez vous, en société, dans votre vie de tous les jours, vous aurez l’occasion de trouver de nombreuses idées de création d’entreprises. Toutes les idées ne seront pas bonnes, mais certaines méritent d’être étudiées. Au quotidien, mettez en œuvre l’adage du paragraphe « ouvrez les yeux, tendez l’oreille ». Car beaucoup d’idées de création naissent des constatations de la vie de tous les jours : il n’est pas facile de faire ses courses en achetant des packs d’eau, des pommes de terre et des boites de conserve… Alors créons un drive dans les supermarchés, par exemple.

Les nouveaux modes de consommation

Quels sont les secteurs émergents, les secteurs porteurs et les nouveaux modes de consommation ? Tout comme pour l’exemple de Gallia, faire du neuf avec du vieux peut passer par la réinvention d’un métier avec les nouvelles technologies. Experts économiques, spécialistes et chefs d’entreprise peuvent vous aider à capter les signaux faibles pour mieux comprendre les marchés prometteurs et les business qui montent.

Savoir qu’une idée est porteuse

Philippe Cahen, fondateur d’un cabinet de prospective, suggère « qu’en cherchant, on s’aperçoit rapidement qu’il y a des milliers d’entreprises à créer » et que les bonnes idées se retrouvent dans la vie de tous les jours ; dans les journaux, dans les conversations avec les clients ou avec des professionnels… Trouver la bonne idée, c’est avant tout prêter l’oreille, voir le monde avec des lunettes d’entrepreneur et être attentif aux « signaux faibles », ces faits du quotidien dont on ne parle pas encore, mais qui donnent matière à réflexion.

Une observation ou une idée a besoin d’être mûrie pour donner tout son potentiel et devenir une véritable nouvelle activité. En consultant vos notes et mémos à tête reposée, vous pourrez facilement déterminer l’idée pertinente.

Observez les autres entreprises

En tant que futur créateur d’entreprise, il faut observer le monde d’un œil différent : comment les gens consomment-ils ? Comment choisissent-ils un produit / service par rapport à un autre et plutôt qu’un autre ? Comment le paient-ils ? Quelles marques choisissent-ils ? Sur quel modèle économique, une entreprise se base-t-elle ? En quoi ce concept est-il différent ? Pourquoi cette entreprise a-t-elle fermé / fait faillite ? Entreprendre, c’est également une manière d’analyser le monde qui doit vous permettre de vous enrichir, d’affiner votre compréhension de l’économie et vous donner des idées. Car la bonne idée, c’est celle qui réunit marché, concept et modèle économique.

La chasse aux bonnes idées

Entreprendre est bon pour soi et s’en sentir capable est encore meilleur. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue qu’une idée, ça se travaille ! Il faut réfléchir à tous les aspects de l’entreprise, voir quel service elle offre et quel petit plus elle peut apporter pour se distinguer de la concurrence. Car même sur un marché que l’on pense porteur, il faut un petit plus. Et surtout, il faut garder les pieds sur terre. Le manque de compétences, les obstacles juridiques, un projet trop gourmand en capitaux amènent souvent à abandonner ou à la faillite si le projet est déjà lancé. Pour mieux éviter les écueils, il existe des trucs et astuces :

Cultiver sa passion

Avoir une passion, c’est bien. Il peut même parfois en découler un métier et la création d’une entreprise (comme indépendant ou société unipersonnelle). Bien évidemment, cela s’étend aux envies secrètes qu’on n’ose pas toujours réaliser. Par exemple, vous rêvez d’ouvrir une maison d’hôtes et vous tombez par hasard sur l’opportunité de réaliser ce rêve lors d’un séjour. Une occasion qui ne se présente pas tous les jours et qu’il faut pouvoir saisir. Dans d’autres cas, c’est la peur de l’inconnu qui joue, car se lancer à temps plein dans sa passion est source d’incertitudes. Bien plus que dans un travail d’usine ou de bureau.

Testez vos idées avant même d’envisager la création d’une entreprise

Tester vos idées avant même d’envisager la création d’une entreprise est un réflexe primordial. Le tout premier réflexe du porteur de projet est bien souvent de taire son idée pour ne pas se la faire piquer. Mais cette stratégie vous empêche de valider votre concept, d’évaluer le marché et éventuellement trouver des partenaires ou clients qui vous permettront de créer votre entreprise dans les meilleures conditions. Il faut donc tester son concept ou produit en cherchant ses premiers clients. Et, si le concept ne trouve pas preneur ou que le débouché est trop petit, c’est que ce n’est pas encore la bonne idée.

Le « syndrome télé »

C’est un phénomène courant dans la création d’entreprise, et pas uniquement. Les gens sont souvent influencés par ce qu’ils voient, entendent ou vivent comme expérience. Lorsque le XV de France remporte le tournoi des six nations, il y a un engouement naturel du public pour le rugby et les inscriptions dans les clubs augmentent. Ce principe est également valable pour les gens porteurs de projets.

En découle le fait que ce n’est pas forcément une bonne idée de vouloir faire la même chose. De plus, ce sont des projets dont le développement est très gourmand en capitaux, ce qui refroidit l’enthousiasme lorsqu’on est confronté à la réalité en démarchant les banques.

La valeur ajoutée du produit

« Inspirez-vous des bonnes idées des autres, servez-vous de leurs points forts et améliorez leurs points faibles », un adage qui confirme qu’une bonne idée n’est pas forcément nouvelle.
Florence Hallouin, lauréate du concours du Ministère de la Recherche pour sa couche Hamac en est un exemple : « Les couches lavables existent sur le marché, mais n’étaient vraiment pas au point. » Elle a réussi à créer un produit efficace, pratique et esthétique qui offre une véritable valeur ajoutée et qui fera la différence auprès des acheteurs.

De même, offrir un service dans un créneau déjà fort occupé est tout à fait possible à condition d’offrir ce que le client attend vraiment : une meilleure sécurisation, un service à domicile ou sur-mesure, des retours sans frais, etc.

Repérer les besoins insatisfaits

Dans la prolongation de ce qui a été écrit plus haut, il faut repérer les besoins insatisfaits. Ainsi, Marc Gesbert  raconte qu’ « A une époque où je me lassais de mon job, je regardais tous les matins avec envie des jardiniers travailler dans un parc. Je me suis dit que cela serait super s’il existait un système me permettant de tester le métier de jardinier pendant quelques jours. » Une idée qui s’est traduite par la création de sa société Viamétiers.

Les nouvelles technologies permettent également de traduire et combler de manière contemporaine des besoins. Grâce à quelques connaissances de base, facilement acquises, il est possible de créer une application pour téléphone ou tablette, de créer des revenus et une start-up.

Importer des concepts

Les idées ne s’arrêtent pas aux frontières et sont une formidable source d’inspiration. Vivre à l’étranger, c’est vivre comme les autochtones et prendre leurs habitudes. Lors du retour au pays, les différences se font sentir et on perçoit les petites choses de la vie de tous les jours qui nous manquent. En France, c’est ainsi que sont récemment apparus les salad bars. C’est également ainsi qu’est arrivée l’idée du drive dans les grandes surfaces.

Partir à la chasse au brevet

C’est une idée peu commune mais néanmoins porteuse. De nombreuses sociétés innovent. Mais toutes les innovations ne sont pas nécessairement exploitées. Il est donc tout à fait possible d’entrer en contact avec une firme et d’obtenir un permis d’exploitation d’un brevet. Toutefois, ce genre de projet prend du temps à se mettre en place, souvent plusieurs années. Il faut donc avoir les reins solides pour vivre pendant tout ce temps sans revenus tirés de l’activité.