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Créer son entreprise

Intrapreneuriat définition, objectifs et avantages

By avril 7th, 2018No Comments14 min de lecture

Il y a certains termes économiques, qui bien que pas forcément nouveaux, ne sont encore que peu connus et peu usités. Il en est ainsi du mot intrapreneuriat. Ce vocable né dans les années 80 est toujours aujourd’hui un peu confidentiel, il convient donc de le définir, d’en citer les objectifs, et de lister les avantages de l’intrapreneuriat.

Définition

Vous l’aurez facilement deviné par sa rareté dans notre vocabulaire, le mot intrapreneuriat est un néologisme faisant référence à un concept imaginé en 1985 par l’américain Gifford Pinchot.

C’est dans son livre Why you don’t have to leave the corporation to become an entrepreneur (Pourquoi vous n’avez pas besoin de quitter votre entreprise pour devenir entrepreneur), qu’il définit cette nouvelle notion, dans laquelle des individus, faisant partie de la même société, vont en créer une nouvelle, qui fera soit, elle-même partie de l’entreprise où ses créateurs travaillent, ou qui sera indépendante.

En menant cette action, ces salariés deviennent donc des intrapreneurs, c’est-à-dire qu’ils deviennent des entrepreneurs au sein de leur entreprise, leurs responsabilités changent, puisqu’elles sont maintenant relatives à la nouvelle structure, et ils sont plus autonomes.

Les intrapreneurs vont donc mener ce projet de création, sans quitter leur entreprise, et en conservant leur statut.

Pour être intrapreneur, il faut que le projet soit du fait même du groupe qui souhaite le mener, dans le cas contraire, il s’agit juste d’un groupe de travail, œuvrant pour l’entreprise. Il faut qu’il y ait une initiative de ce groupe, ou de cet individu.

Il peut paraitre étrange qu’un tel projet soit toléré et accepté par l’équipe dirigeante de l’entreprise, mais en fait c’est tout à fait normal. Car un autre point qui est important dans la définition de l’intrapreneuriat, c’est que le projet qui va être mené, sert obligatoirement la vision de l’entreprise.

Pour prendre un exemple qui sera plus parlant, imaginez, qu’un salarié ait une idée concernant un nouveau produit, ou un nouveau processus industriel. Il en parle à sa hiérarchie qui lui donne alors carte blanche pour développer cette idée et le transformer en projet, puis en branche de l’entreprise. Voilà, c’est ça l’intrapreneuriat.

Toutes ces notions ayant été défini, il est maintenant possible d’en fournir une définition plus précise et plus complète.

Donc l’intrapreneuriat, est une action de création d’une nouvelle structure, au sein d’une entreprise, dont l’initiative vient d’un ou plusieurs salariés de cette entreprise, et dont la réalisation sera conduite par ces mêmes salariés.

Objectifs

Intrapreneuriat - entreprise

Pour l’entreprise

L’innovation est souvent un facteur de réussite industrielle et commerciale, et la majorité des entreprises en ont bien conscience.

Les entreprises ayant conscience que les nouvelles idées sont une valeur ajoutée très précieuse sont généralement très ouvertes à l’intrapreneuriat. C’est effectivement une chance de détenir une idée porteuse et innovante sans avoir eu à fournir de travail de recherche, cette idée provenant directement d’un ou de plusieurs salariés de l’entreprise.

De plus, permettre et encourager les intrapreneurs, a pour effet de libérer le potentiel créatif des employés, en leur permettant de soumettre leurs idées intéressantes, et d’ainsi participer à la réussite de leur société. Ceci participant du bien-être général de la masse salariale, il est intéressant pour l’entreprise de mettre en avant l’intrapreneuriat. Un salarié heureux est un salarié productif, et un salarié productif est par définition un salarié rentable.

Reconnaitre les potentiels talents d’innovation de ses salariés, permet de galvaniser l’ensemble des employés dans une idée commune de reconnaissance, même ceux qui au final ne deviendront jamais des intrapreneurs.

Les salariés, devenant intrapreneurs gardant leur statut, et donc leur salaire, l’intrapreneuriat, est donc une source d’innovation qui est quasiment gratuite, celle-ci étant interne. Tout au plus, il y aura à distribuer quelques primes, ou si la mise en place est trop longue, réaffecter certaines tâches pour combler l’absence des intrapreneurs à leur poste d’origine.

Tout ça n’a aucune correspondance financière avec un processus de création plus traditionnel, où il faut maintenir tout au long de l’année un service dédié à cette tâche, sans plus de garanties que celles de l’intrapreneuriat.

Une autre chose dont se sont rendus comptes, les entreprises, c’est que prioriser ce système empêche une certaine fuite des cerveaux. En effet, dans le système classique, un employé qui détiendrait une réelle idée, innovante, réalisable et porteuse, mais qui ne serait pas écouté par ses dirigeants, aurait tendance, soit à rejoindre la concurrence, soit à créer sa propre structure. Ici ce n’est plus le cas, et l’entreprise peut donc s’appuyer sur une pépinière d’idées à demeure.

Pour l’initiateur

Les objectifs sont aussi nombreux du point de vue du salarié. Comme vu plus haut, un salarié d’une entreprise ouverte à l’intrapreneuriat se sentira extrêmement valorisé par le fait que sa hiérarchie ne le considère plus seulement comme un outil de production dédié à une tâche précise, mais comme un potentiel collaborateur dans le processus de création, dans la stratégie d’innovation même de l’entreprise, dans la vision économique de la société. C’est donc très gratifiant puisque l’employé se sent plus valorisé, il profite d’une plus grande reconnaissance, qui le tirera généralement vers le haut.

Certaines entreprises communiquent sur le sujet presque exclusivement dans ce but. Conscientes de l’aspect extrêmement positif de l’ouverture à l’intrapreneuriat sur le moral des salariés, tout en sachant également qu’une idée à la fois innovante, réalisable technologiquement et financièrement, et originale vis-à-vis de la concurrence, n’arrivera pas toutes les semaines.

Le salarié qui lance une idée qui est retenue par la hiérarchie, et qui devient donc intrapreneur, accède alors à une fonction qu’il n’aurait peut-être jamais pu obtenir grâce à sa formation. Ceci est également très motivant et porteur de nouvelles perspective. C’est une nouvelle possibilité d’évolution qui s’éloigne un peu des voies habituelles et qui sera conditionnée par votre potentiel créatif et votre capacité à mener à bien un projet.

Se sentir ainsi reconnu par son employeur comme un talent, un atout pour la politique stratégique de l’entreprise, conditionne les salariés, à ne pas partir travailler pour la concurrence le jour où ils développent une idée intéressante.

Le salarié, quel qu’il soit, qui est en poste dans une entreprise favorable à ce nouveau mode de création, a donc l’impression de faire partie du réservoir de potentiel créatif de l’entreprise, même s’il n’a pas été embauché pour ses qualités d’innovateur. Il a ainsi l’impression, que s’il avait une idée qui serait identifiée, par la direction comme méritant une action d’intrapreneuriat, il pourrait ainsi être reconnu pour ses qualités intrinsèques propres, et non plus pour les diplômes lui ayant servis à l’embauche. En d’autres termes, être reconnu pour son CV d’individu plutôt que par le traditionnel, formation/expérience professionnelle.

Avantages

Intrapreneuriat - avantage

Plusieurs avantages de l’intrapreneuriat ont déjà transparu au fil de ce texte.

Un plus grand sentiment de reconnaissance de la part des salariés. Des perspectives d’évolutions inenvisageables en dehors du cadre novateur de l’intrapreneuriat. De nouvelles responsabilités.

Un salarié, qui part le biais de l’ouverture de son employeur devient intrapreneur, change alors totalement de fonction même s’il conserve son statut. En effet devenir intrapreneur et se voir confier la mise en place et la bonne marche de sa propre idée, c’est un peu comme si vous passiez subitement du statut de salarié à celui de chef d’entreprise. Ceci expliquant l’étymologie du terme même intrapreneur.

Pour l’entreprise qui pratique l’entrepreneuriat, les avantages sont aussi très nombreux. Celui qui concerne le bon état d’esprit de ces employés, est décisif puisqu’il permettra que l’ensemble de la masse salariale se sente à l’aise dans une structure reconnaissant les qualités créatives de ses salariés.

La société qui pratique cette politique pourra aussi profiter, de coûts de recherche et développement bien moindres dans l’optique où un salarié deviendrait intrapreneur.

La société évite aussi que les salariés porteurs d’idées novatrices se tournent vers les concurrents pour leur proposer ces idées.

Est-ce que cet ensemble d’avantages, qu’ils soient au bénéfice de l’entreprise ou des salariés suffit à expliquer l’essor actuel de ce phénomène ?

Il y a certains aspects non encore vus, celui de la carte blanche offerte par l’employeur, au salarié intrapreneur, est important. En effet, dans le processus intrapreneurial, c’est le salarié qui va supporter les risques, l’administration lui laissant tout pouvoirs pour la mise en place de son concept. Cela sous-entend, qu’en même temps que de donner un permis d’agir à l’employé, la direction lui fournis aussi un droit à l’échec. L’échec est une donnée qui existe dans n’importe lequel des processus de création de structure juridique, et échouer est donc possible, et n’impactera pas le salarié, en tant qu’employé.

Par contre, la réussite du projet, sera hautement valorisée, un intrapreneurs qui mènerait d’une main de maître la mise ne place de son idée, jusqu’à ce que celle-ci devienne une réalité, et par là même, une nouvelle source de revenus pour son entreprise, se verrait alors récompensé, souvent financièrement, mais encore plus souvent par une nouvelle fonction au sein de la société.

Les économistes parlent ainsi de formule « tous bénéfices » pour les grandes entreprises qui décident de promouvoir cette méthode d’innovation. Cette collaboration avec ses salariés, dans le but de développer de nouveaux projets qui ne sont pas du fait de la direction, est très rentable. Mais il faut pour cela que l’entreprise soit capable de se tourner vers cette solution d’avenir, tout en maintenant et protégeant son business model.

Nombre de grands noms ont déjà adopté cette méthode de l’intrapreneuriat, 3M, La Poste, Alcatel, le Crédit Agricole, Pepsico… Mais les plus petites structures peuvent tout à fait mettre en place ce nouvel outil stratégique, et les TPE PME candidates augmentent rapidement, l’engouement est réellement fort, l’intrapreneuriat devenant un véritable phénomène de mode. En plus de tous les avantages qui ont été vu, c’est cet esprit de collaboration qui ravit tant les employeurs et les salariés.

L’entrepreneuriat donne l’impression de travailler dans les mêmes conditions que les start-up. Un esprit « jeune entreprise », volontaire et performant menant à l’innovation, une structure dans laquelle chacun se voit remettre une part des fruits du travail et de la créativité de chacun.

La mise en place de cette nouvelle manière d’innover ne peut se faire que si deux prérequis sont remplis. Il faut d’une part que l’entreprise ait des ambitions d’innovations forte, et que la direction ait une volonté forte de permettre ce système. Car une chose qu’il est important de comprendre est que ce système d’intrapreneuriat est en fait tout simplement une nouvelle manière d’aborder la confiance en entreprise.

Et c’est peut-être bien là l’avantage le plus important et le plus marquant de toute la démarche. L’intrapreneuriat, redéfinit le concept même de confiance qui régissait jusqu’alors le travail en entreprise. Dans le système traditionnel, le patron fait confiance à son salarié, pour que ce dernier fournisse un travail. Et le salarié fait confiance à son employeur, pour que ce dernier le rémunère.

Dans une entreprise qui pratique l’intrapreneuriat, la direction fait confiance à ses salariés pour effectuer les tâches pour lesquelles ils sont payés, et en plus, pour avoir des idées innovantes qui porteront l’entreprise en avant. Les salariés, eux, font confiance à leur direction, pour être rémunérés pour la tâche qui leur a été initialement confiée, mais aussi pour celles dont ils pourraient avoir l’idée.

L’intrapreneuriat est effectivement une méthode d’innovation, par la découverte d’idées novatrices au sein des forces dormantes de l’entreprise, mais c’est aussi une méthode de management forte et moderne, qui permet d’augmenter la productivité et d’améliorer le climat de travail. Sans pour autant que cela soit onéreux, et en en faisant profiter tout le monde, pas seulement les couches hautes de l’organigramme.

L’entrepreneuriat ressemble fortement à un système gagnant / gagnant, qui profite donc à tout le monde, que cela soit en termes financiers, ou de qualité et confort de travail.

Pour conclure il est important de noter que l’intrapreneuriat n’est pas une idée nouvelle, mais qu’il est pourtant encensé depuis relativement peu de temps. Peut-être est-ce le manque de confiance généralisé, dans notre société, qui entraine cette nécessité de collaboration active dans le monde du travail. Quoi qu’il en soit, l’intrapreneuriat est bénéfique, et cela pour tous ces acteurs.