La négociation du salaire est une question qui n’est pas toujours facile à aborder pour les salariés. Beaucoup n’ose même pas évoquer ce point lors de l’entretien annuel par peur d’une réaction hostile de l’employeur. Quoi qu’il en soit, un salaire ça se négocie et cette fiche pratique vous livre la recette parfaite pour bien négocier un salaire par la lettre.
Que peut-on négocier dans un salaire ?
D’emblée, il y a lieu de souligner que l’idée même de négociation évoque globalement la présence de deux ou plusieurs parties, chacune devant par ses arguments et ses atouts essayer de convaincre celle d’en face. On ne s’en rend pas toujours compte, mais celle-ci occupe une grande place dans notre quotidien. Avec un peu d’attention, vous verrez qu’elle se situe quasiment au cœur de toutes vos activités.
Que ce soit par exemple, chez le marchand, chez le banquier, ou devant un propriétaire qui vend sa maison, on a toujours une bonne raison de négocier le prix d’un produit, l’obtention d’un prêt, ou l’acquisition d’une propriété au meilleur coût possible, etc.
Si l’on se limite à un plan strictement professionnel, là encore, on s’aperçoit que la négociation occupe une grande place dans le processus d’embauche et de traitement salarial des uns et des autres. Et ce, même s’il y a des cas où le salaire peut se voir négocier ou non.
Pour illustrer ceci, notez que chez un employé salarié, c’est la convention collective qui administre les salaires en fonction de l’ancienneté de celui-ci et du poste qu’il occupe. La reconnaissance d’une expérience antérieure vous permettra dans ce cas d’accéder à un échelon salarial supérieur. Vous n’auriez donc pas besoin de négocier votre salaire.
Dans cette situation, en dehors de votre salaire, vous pourrez plutôt opter pour la négociation de certains éléments qui le composent en fonctions de vos priorités. Les éléments sur lesquels vous pouvez négocier votre salaire sont les suivants :
le nombre d’heures de travail,
le régime d’assurance collective,
le nombre de jours de congés,
le programme de recyclage et ou de formation,
le fonds retraite, etc.
Comment négocier son salaire en général ?
Quelle que soit la situation considérée (entretien annuel, négociation en entretien d’embauche), il existe des astuces simples, faciles et efficaces pour bien négocier son salaire.
Préparez soigneusement le terrain
Avant toute chose, il sera judicieux de centrer la réflexion sur ce qui constitue vos aspirations ou attentes en termes de salaire annuel fixé. Par la suite, il faudra développer celle-ci en vous appuyant sur les différents avantages en nature proposé et le salaire variable.
Pour résumer, à ce niveau, vous devez préparer la négociation en tenant compte en amont, de la grille salariale qui se rapporte à votre secteur d’activité. Ceci, dans l’optique de déterminer bien évidemment, ce qui pourrait être la meilleure fourchette pour votre salaire fixe.
Elaborez le plan de négociation de votre salaire
Avant de négocier une augmentation de salaire, il vous sera indispensable de déterminer préalablement ce que vous désirez exactement. A cet effet, vous devez définir une fourchette qui rend compte de votre valeur réelle. Par la suite, convertissez celle-ci (la fourchette) en un montant concret.
Une fois que vous l’avez fait, dressez à présent la liste de ce que vous désirez. Sur ladite liste, vous devez notamment, relevez le salaire net ainsi que, les nombreux avantages éventuels auxquels vous estimez avoir droit : épargne pension, chèque repas, voiture de leasing…Une dernière précision, il faudra classer toutes vos aspirations en fonction de vos priorités.
NB : Les deux points précédents peuvent paraître élémentaires, mais attention, ils sont d’une importance capitale et vous devez absolument vous y attarder si vous ne voulez pas passer à côté de votre négociation. En effet, sans une bonne préparation de votre part, la négociation salariale va rapidement virer au cauchemar. Il sera donc primordial de visualiser vos marges de manœuvre à l’avance, et savoir clairement ce sur quoi vous souhaiteriez effectivement négocier.
Ceci dit, une bonne préparation du terrain et l’élaboration d’un plan de négociation, vous permettront d’être beaucoup plus serein, et d’avoir un discours tangible afin de justifier aisément vos prétentions face à votre interlocuteur.
Bien se préparer, vous aidera également à barrer la voie ou à réduire le champ à tout ce qui pourrait constituer un point de mésentente entre vous et l’employeur. Veiller aussi à ne pas jouer toutes vos cartes au cours de la négociation. Bref, pour que l’entretien soit constructif, soyez malicieux et adapter vous simplement s’il en est besoin, à votre interlocuteur.
Valorisez-vous comme il se doit !
Ici, la règle d’or sera de ne point exiger une chose sans toutefois donner les motivations valables, précises et suffisantes qui vous poussent à une telle requête. Mettez-vous toujours en lieu et place du manager. Pour cela, il sera crucial de cerner les différents aspects sur lesquels votre entreprise parait flexible, et ceux sur lesquels elle ne l’est pas du tout.
Autant vos motivations vous sembleront importantes et fondées, autant celles de l’employeur seront susceptibles de l’être tout aussi. En ce sens, en considérant tout autant les siennes (les motivations de votre interlocuteur), vous serez en conséquence, plus aptes à structurer un bon argumentaire, à valoriser vos compétences et à mieux les vendre.
Faites de la discrétion votre alliée
La question de la négociation salariale doit être abordée avec la plus grande discrétion possible, et la raison en est toute simple : il s’agit d’éviter que le bureau du chef d’entreprise ne soit pris d’assaut de façon opportune par les autres salariés. Une telle situation pourrait alors saper toute possibilité de compromis ou d’entente avec la hiérarchie.
Il est d’autant plus crucial de garder la discrétion, tant cela est bien connu, que face à une demande de révision salariale, le manager ne se contentera que très rarement de l’accepter d’un grand oui, accompagnée d’une poignée de mains et d’une félicitation en prime au salarié.
Evitez d’avoir recours à un large argumentaire
A l’inverse de ce que vous pensez communément, pour négocier votre salaire, vous n’avez pas besoin d’une vingtaine d’arguments. Surfer sur 1 ou 2 arguments tangibles aura plus d’effets qu’une liste de cinq ou six éléments. Avant de vous confier à votre employeur, recensez les principales raisons pour lesquelles votre salaire mériterait d’être augmenté.
Comment négocier un salaire dans une lettre ?
Prenez en considération la situation d’ensemble de votre entreprise
Il est important de vous informer sur la situation d’ensemble et financière (notamment) de votre entreprise lors de la rédaction de votre lettre de négociation salariale. Vous devez par exemple savoir si votre chef d’entreprise a prévu d’opérer des licenciements, de faire des restrictions budgétaires, des investissements machine, ou de passer des nouveaux contrats dans un avenir proche.
En étudiant préalablement tous ces aspects, il vous sera plus simple de juger de l’opportunité d’une telle lettre, et des limites jusqu’où vous pouvez vous étendre concernant vos aspirations en termes de salaire et autres avantages.
Elaborez votre demande de façon pertinente
Tout d’abord commencez par remercier votre patron, ensuite parler lui de votre plus, de vos succès et réussites en vous appuyant sur des éléments chiffrés, factuels et dans le temps.
Plus concrètement, mettez en avant vos initiatives, votre ancienneté, le nombre d’heures supplémentaires que vous avez réalisées, les gains que vous avez apportés à l’entreprise, les postes de responsabilités que vous avez occupés, vos motivations, votre grande satisfaction de faire partie intégrante d’une telle structure.
Pour asseoir votre demande et introduire par la suite la négociation de votre revenu, réfléchissez sur les différents points d’amélioration, développez clairement comment vous comptez améliorer vos performances pour les prochaines années. Faites des suggestions sur l’organisation du travail, la qualité et le fonctionnement de votre équipe de travail. Toutefois, mettez-vous toujours à la place du responsable de l’entreprise.
Montez un argumentaire solide
Faire le point sur vos atouts et compétences en vous appuyant sur des résultats quantitatifs et qualitatifs, factuels ou sur une période qui s’étend à six mois. Aidez votre chef à faire un bilan sur vos aptitudes. Vous devez mettre en avant le plus que votre travail apporte à l’entreprise en termes de réalisation des attentes et des objectifs, de satisfaction de la clientèle, d’économie d’échelle, de la prise d’initiative, et d’évitement des erreurs…
Quelques pièges à éviter
Accepter trop rapidement une offre, ou viser trop haut sont quelques exemples d’erreurs que commettent régulièrement les employés au sein des entreprises lorsqu’ils désirent négocier leur salaire. Voici dix autres erreurs à éviter absolument si vous ne voulez pas sortir du bureau de votre boss avec un arrière-goût de défaite :
Aborder la négociation salariale trop tôt
Si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté et ainsi obtenir une réponse favorable de la part de votre chef, vous devez aborder la question du salaire avec beaucoup de tact. Il n’est donc pas conseillé d’entrer trop tôt dans le vif du sujet au cours d’un entretien pour un poste de travail.
Demander plus avec des arguments peu pertinents
Il est dans votre propre intérêt de préparer votre demande de négociation salariale comme il se doit. Vous devez vous donner des moyens valables de revendiquer quoi que ce soit. Sans une bonne argumentation, votre chef n’aura aucune raison valable d’accepter votre demande.
Se laisser emporter par ses émotions
Si vous en êtes à votre toute première négociation dans votre lieu de service, il est conseillé de ne pas se laisser envahir par la timidité, le stress et l’angoisse. Un bon négociateur tient toujours compte des émotions des personnes qui l’entourent tout en se focalisant sur les siennes. Pendant la négociation, vous devez faire montre de votre confiance en vous, garder votre calme, méditer, et respirer pour éviter de perdre le fil de la conversation.
Choisir le mauvais moment
Afin que votre requête soit validée, éviter de parler de votre demande à votre chef dans les couloirs. Sollicitez toujours un rendez-vous avec ce dernier, notamment si vous ne désirez pas aborder la question au cours de votre entretien annuel.
Il en est de même si l’entreprise fait face à une crise financière, ou si elle est dans une période de forte activité. Dans l’un et l’autre de ces cas, parler du salaire sera mal vu et demeurera une cause perdue d’avance.
Faire des comparaisons avec les autres salariés de l’entreprise
Éviter de faire des comparaisons dans votre lettre de négociation, entre vous et les autres employés de l’entreprise en parlant de leur mauvais rendement ou de leur rémunération. Un tel comportement pourrait laisser croire que vous êtes de mauvaise foi et que vous n’êtes pas apte à travailler en équipe. Au lieu d’adopter une telle approche, mettez plutôt l’accent sur la manière dont vous aidez vos collaborateurs dans l’accomplissement de leurs taches au quotidien.
Parler de sa vie privée
Toujours mettre en avant votre vie professionnelle et éviter de converser sur votre vie privée.
Faire du chantage à l’employeur
Eviter l’affect et le chantage. Cette démarche vous conduira certainement à un refus de la part de votre patron. Les phrases telles que « je vais démissionner si l’on ne revoit pas à la hausse mon salaire » ne trouveront jamais une oreille attentive auprès de votre chef. Si vous avez reçu une meilleure offre ailleurs, montrez toujours que vous préférez largement continuer de travailler pour votre entreprise.
Après, vous pourrez demander à l’entreprise au sein de laquelle vous travaillez, si elle compte vous accorder une augmentation de salaire à court ou moyen terme.
Poser des ultimatums
Eviter d’avoir recours aux ultimatums. Vous vous doutez bien que cette façon d’agir sera mal perçue à cause de sa connotation agressive. Généralement, lorsqu’un salarié désire rester dans une entreprise, ce dernier n’accule pas son employeur en lui exigeant par exemple, des changements immédiats.
Evitez de vous sur évaluer
Evitez de vous sentir trop sûr (e) de vous. Certains managers peuvent faire une mauvaise interprétation d’une telle posture. En effet, cette attitude engendre un rapport de force qui ne favorise pas un dialogue constructif.
Ici, il est important d’effectuer une brève introspection sur soi avant d’entrer dans le bureau de son chef. Si vous vous surestimez, sous prétexte que vous disposez d’une offre vraiment attrayante ailleurs, vous risquez d’offenser votre patron qui percevra votre attitude comme de l’arrogance voire un manque d’humilité.
Ne pas connaitre votre valeur
En matière de négociation de salaire, il est toujours important d’effectuer une demande réaliste. Le respect d’une telle exigence oblige dès lors, avant de vous lancer, de faire une autoévaluation de soi au sorti de laquelle, vous détermineriez alors votre valeur réelle, votre niveau d’autonomie et de technicité sur les plans personnel et professionnel.
Conclusion
Retenez en définitive que négocier un salaire par lettre est une entreprise qui ne saurait relever de l’improvisation. Pour que votre lettre soit parfaite et qu’elle trouve un écho favorable auprès de l’employeur, il faut tenir strictement compte en amont de tous les éléments qui ont été développés dans ce guide d’information. Alors bonne chance à vous !!!
Entrepreneur, investisseur immobilier et passionné de liberté financière, j’ai accompagné des milliers de personnes à réussir sur internet au travers de formations en ligne, guides et coaching personnalisés.