Etre un jeune (ou moins jeune) qui rêve d’entreprendre est une chose noble et louable. Mais dans la jungle qu’est devenue l’économie actuelle il est assez difficile de réussir à créer son entreprise sans un minimum d’aide, même si celle-ci n’est qu’une poignée de conseils :
Ne pas convaincre sa famille et ses amis
S’il y a une chose importante, avant même de commencer n’importe quelle démarche, c’est d’exposer son idée à ses proches. Leur faire part de votre intention de créer une entreprise. Il sera en effet très important que vous puissiez compter sur leur approbation et par la suite sur leur soutien. Si vous décidez d’aller plus loin et de créer ou reprendre une entreprise, certaines des choses de votre vie actuelle vont changer, comme le nombre d’heures travaillées ou les finances. L’équilibre de votre famille dépendra du soutien que vos proches vous accorderont face à ce nouveau rythme de vie. Il en va de même des relations que vous entretiendrez avec vos amis, elles pourraient se dégrader si vous ne les voyez plus.
Ne pas tenter d’avoir le soutien total de sa famille est une grave erreur stratégique, dès le tout début de votre projet entrepreneurial. Il faut que votre entourage se sente impliqué dans votre démarche, et qu’il soit à même de comprendre pourquoi les choses changent.
Pourquoi ne pas leur demander leur avis sur le projet de création d’entreprise, de leur demander de dresser une liste des points positifs et négatifs de votre idée. Peut-être même pensent-ils pouvoir améliorer votre concept ?
Mal choisir sa forme juridique, aller trop vite
En affaires comme dans la vie l’adage a coutume de dire qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Et c’est particulièrement vrai dans une démarche aussi complexe que celle de créer une société en France. Les experts du domaine se sont mis d’accord pour dire qu’il faut à peu près 1 an pour créer correctement une entreprise.
La tâche qui est souvent déterminante, et qui pourtant fait encore bien souvent l’objet d’erreurs est le choix de la forme juridique que prendra votre personne morale. Et l’erreur de choix est renforcée par la multitude de ces formes qui coexistent dans l’hexagone.
Vous entreprenez seul ? Il faudra choisir entre l’entreprise individuelle, l’EIRL ou EURL. Vous serez plutôt plusieurs ? Alors ce sont les SARL, SAS, SA, Société civile, SNC, SCA ou SCS qui pourront vous convenir. Et on ne parle ici que des formes juridiques qui existent en France, mais peut être que vous souhaitez ouvrir votre entreprise à l’étranger, et là les choix possibles sont encore multipliés. De la forme retenue dépendra comment votre responsabilité propre pourra être engagée et le régime fiscal d’imposition des bénéfices qui vous sera appliqué. On comprend mieux que ce choix soit d’une telle importance.
Ne pas recourir aux services d’une banque
Tata Simone vous a généreusement accordé une large part de ses économies sur son testament, et vous voudriez les investir dans votre création d’entreprise ? Ça peut être une bonne idée, si vous êtes déjà familier des nombreux rouages du monde de l’entrepreneuriat, et si vous gardez une poire pour la soif. Sinon, n’ayez pas peur d’appeler votre banquier. Il n’est pas uniquement là pour vous prendre ou vous prêter de l’argent, le banquier est avant toutes choses un expert du monde financier. Il pourra dans un premier temps analyser votre projet d’entreprise et vous donner son avis quant à sa faisabilité ou à ses chances de réussite. S’il croit en la pérennité de votre future entreprise, il pourra alors vous proposer certaines aides financières, qui vous permettrez de pouvoir garder vos capitaux propres. Garder de l’argent de côté vous permettra d’avoir une plus grande sérénité aux débuts de votre entreprise, vous aurez moins peur des imprévus, et vous pourrez peut-être réaliser des investissements que vous n’aviez pas osé prévoir.
Ne pas faire de business plan, ne pas déposer ses idées
Ecrire ses idées pour mieux se les approprier, détecter d’éventuelles erreurs, chercher les failles du concept, cela semble une bonne idée. Les bonnes pratiques de l’entreprenariat conseillent de rassembler tous les éléments relatifs à la création de votre entreprise dans un document que l’on appelle le dossier d’affaire, mais que l’on connait mieux sous celui de business plan. Ce business plan, s’il n’est pas légalement obligatoire, reste tout de même une des clés de votre démarche. Certains des interlocuteurs que vous aurez à rencontrer vous le demanderont, que ce soit votre banquier, vos éventuels investisseurs ou d’autres.
Et parmi ces idées, peut-être certaines sont-elles novatrices ? Et si vous étiez le premier à avoir cette idée ? A penser à ce concept ? A cette façon de travailler ? Serez-vous toujours le seul détenteur de cette idée quand votre entreprise aura enfin fini sa création ? La concurrence est aujourd’hui extrêmement dure, et il est vraiment nécessaire, si vous avez un projet ou une idée de création réellement innovante, de la déposer. Pour ce faire, il y a plusieurs moyens techniques, dépôt de brevet, de marque commerciale, enveloppe Soleau la meilleure solution pour en choisir un est encore de se rendre sur le site de lNPI, l’Institut National de la Propriété Intellectuelle.
Créer une entreprise pour les mauvaises raisons
Si votre but de créateur d’entreprise est uniquement de devenir votre propre patron pour ne plus dépendre hiérarchiquement d’un autre, si vous voulez devenir entrepreneur pour devenir très rapidement riche, si le but est de travailler moins, car c’est bien connu les patrons ne font pas grand-chose, alors arrêtez-vous. Oui, arrêtez votre processus de création. Ce sont de très mauvaises raisons. Vous travaillerez le double d’heures d’un employé, les débuts seront financièrement difficiles (le plus souvent), et votre vieux stress hiérarchique vous semblera bien enfantin comparé à vos nouvelles préoccupations.
Mener une démarche de création d’entreprise, c’est vouloir s’émanciper mais pas seulement. Créer une entreprise c’est vouloir vivre de son travail, de son implication propre dans son activité.
Si vous décidez de créer votre entreprise sous l’emprise de ces mauvaises raisons vous irez au-devant de très grandes déceptions. Et vous vous démotiverez.
Ne pas se comporter en chef d’entreprise
L’adage populaire dit « Habille-toi pour le métier que tu veux, pas pour celui que tu as. », en extrapolant cette maxime, conduisez-vous en vrai chef d’entreprise !
Astreignez-vous à une certaine discipline qui vous permettra de mener à bien vos démarches de créations sans vous laissez distraire. Donnez-vous des horaires de travail comme si l’entreprise était déjà sur pieds. Cela vous évitera de finir devant la télévision, ou en sortie avec les copains. La création de l’entreprise, c’est déjà travailler pour elle. Mais attention à ne tout de même pas exagérer, ménagez-vous des pauses régulières. Au même titre que le temps de travail, aménagez-vous un espace professionnel. Travailler dans un espace qui ne sert qu’à ça, a deux gros avantages, premièrement vous serez bien plus dans l’esprit de mener une activité professionnelle que si vous remplissiez vos dossiers sur le coin de table de la cuisine, et deuxièmement, il sera plus facile de se détacher du stress de votre création d’entreprise quand vous ne serez plus dans votre bureau. Pensez à tenir votre lieu de travail, même (surtout ?) minuscule, dans un état de rangement et de propreté satisfaisant. Votre bureau n’est finalement que les prémices de votre entreprise, traitez-le donc comme si c’était elle. Il est certain que vous n’aimeriez pas voir votre future entreprise en bazar et mal nettoyée. Out donc tas de papiers et tasses à café vides, bonjour aux boites de rangement et à un monde d’organisation et de ménage.
Ne pas partager son projet
Si vos idées innovantes ont été protégées, alors il n’y a aucune raison de s’interdire d’en parler. Tous les avis sont bons à prendre et il est important de savoir écouter. Ça ne veut pas dire qu’il faudra refondre de fond en comble tout le business plan à chaque fois que quelqu’un vous fera une remarque. Mais savoir accepter la critique, quand elle est constructive est un réel atout. Et n’est-ce pas là l’une des missions du chef d’entreprise de savoir écouter et retenir le meilleur des remarques de ses employés ?
Et puis, vous ne voudriez pas profiter des conseils avisés de professionnels ? Si vous allez vers eux et que vous leur partagez votre projet, ce seront les plus à même de vous conseiller et de vous guider. Ils seront compétents pour vous indiquer des solutions de financement ou vous indiquer les démarches les plus pertinentes que vous devriez entreprendre.
Ne pas connaitre le marché
S’engager dans le monde de l’entreprise sans réellement avoir analysé le marché dans lequel elle évoluera c’est compromettre la faisabilité même de votre projet. Il est indispensable de réaliser avant d’immatriculer votre entreprise, une étude de marché. Réaliser une étude de marché est une action marketing menée dans le but d’analyser, mesurer et comprendre le fonctionnement des forces à l’œuvre dans un marché donné.
Combien de clients peut espérer quotidiennement votre boulangerie ? Quelle sera l’heure de pointe dans ce quartier ? Où est situé le concurrent le plus proche ? Quel part de la population représentent les enfants de moins de 12 ans ? Du coup est-ce que ça vaut la peine de commander des présentoirs à bonbons ?
Toutes ces informations peuvent (et doivent) vous permettre de définir une stratégie, qu’elle soit marketing, économique ou sociale. Connaitre le marché local dans lequel on évolue est une arme, efficace contre les concurrents qui auraient, eux, fait l’impasse sur cette analyse.
Ne pas définir de prévisions financières
Comment savoir où vous allez si vous n’avez pas défini en avant de la création ce que vous pourrez dépenser, et ce que vous pourrez espérer gagner ?
Les prévisions financières se doivent d’être le plus réaliste possible, plus vous arriverez à être proche de la réalité, et moins votre appréhension sera grande. Des prévisions trop optimistes et la déception sera énorme, surtout, si sur la base de ces prévisions vous avez réalisé des investissements. Des prévisions trop basses vous empêcheront d’investir, ou du moins vous freinerons, ce qui nuira à la bonne santé de l’entreprise.
Il ne faut pas oublier non plus qu’il sera quasiment impossible d’avoir accès à des aides financières, ou même à des crédits, si vous ne possédez pas de documents détaillant vos prévisions. N’importe quel dossier financier se doit de comporter un compte de résultat, un plan de financement et un prévisionnel de trésorerie. Ce sont ces trois éléments que les financeurs analyseront pour juger de la possible rentabilité de votre future entreprise.
Choisir le mauvais associé
Quand bien même vos idées et votre concept seraient les plus innovants de tous, et que vous les avez déposés, que vous avez bien choisi votre statut juridique, que vous avez analysé le marché, fait des prévisions financières, étudié les changements qui s’opéreront dans votre famille, et que vous vous comportez en réel chef d’entreprise. Bref que vous suiviez tous nos « précieux » conseils, choisir le mauvais associé c’est signer avec presque certitude la fin de son entreprise. Si vous ne vous entendez pas, ou plus, avec lui, l’entreprise ne pourra que péricliter, jusqu’à sombrer.
Il faut presque voir l’association dans le cadre de l’entreprise comme le fait de se mettre en couple ! Des fois les coups de foudre ne durent pas, parfois c’est l’inverse, mais il faut vraiment essayer de parvenir à un choix de raison et de cœur. Il faudra que cette personne partage vos envies et ait peu ou prou la même vision du développement et des objectifs à atteindre.
Il serait vraiment dommage d’avoir passé une année à monter son entreprise, réaliser toutes les démarches, avoir eu tous ces rendez-vous, bref d’avoir autant travaillé pour que tout soit gâché par un seul et unique mauvais choix.
En conclusion, il faut dire qu’entreprendre s’improvise rarement, il y a tout un parcours administratif, et parfois même initiatique à mener avec tous les différents interlocuteurs dont vous aurez obligatoirement besoin pour créer votre entreprise. Ces quelques conseils ne sont que du bon sens, maintenant c’est à vous de jouer.
Entrepreneur, investisseur immobilier et passionné de liberté financière, j’ai accompagné des milliers de personnes à réussir sur internet au travers de formations en ligne, guides et coaching personnalisés.