Ça y est ! Vous avez terminé vos études. Une nouvelle vie va commencer pour vous : la vie professionnelle. Elle peut venir plus ou moins vite. Mais, vous devez déjà vous y préparer et, par exemple, définir vos prétentions salariales. Pas facile de négocier son salaire quand on décroche son premier contrat. Quel salaire demander pour un premier emploi ?
Combien valez-vous ?
Quand on sort tout juste des bancs de l’école, on a des rêves plein la tête. On rêve surtout d’un salaire confortable qui vient compenser toutes ces années de sacrifice et d’efforts. Pour certains chanceux, ce rêve peut se réaliser sans négocier. Pour d’autres, c’est encore largement au-dessous de leur espérance même après une longue négociation.
D’après une récente enquête de l’Apec, un étudiant fraîchement diplômé a trois fois moins de chance de pouvoir négocier son salaire qu’un cadre expérimenté. Les chances sont donc minimes pour ces nouvelles têtes qui débarquent sur le marché du travail. Mais à combien peuvent-ils vraiment espérer ?
Sachez tout d’abord que l’essentiel n’est pas de gagner des fortunes immédiatement, après avoir décroché son diplôme. Il peut se passer du temps avant que vous n’obteniez ce à quoi vous aspirez. Toutefois, il est important de connaître combien vous valez. Avant même d’aller à un premier entretien d’embauche, vous devez connaître votre valeur pour ne pas être surpris lorsque la fameuse question « quelles sont vos prétentions salariales ? » vous sera posée.
Quel salaire pour tel diplôme ?
Bien sûr, vous valez vaut ce que vaut votre diplôme tout d’abord. Sur le site de l’Apec, vous pouvez trouver des informations sur ce que vaut votre formation en termes de salaire.
En moyenne, un jeune diplômé qui sort d’une grande école de 1er rang peut espérer gagner 40 000€ brut par an, soit à peu près 2 500€ par an. Pour une école de 3è ou 4è rang, il faut compter 35 000€ brut par an, soit 2 200€ par an. Enfin, les jeunes diplômés ayant suivi une formation bac+3 ou bac+4 peuvent tabler sur 27 000€ brut par an, soit 2 000€ par an.
Outre le niveau du diplôme, il peut aussi y avoir un décalage en fonction de la filière choisie. Les titulaires d’un diplôme en sciences technologiques sont mieux payés que ceux ayant choisi une filière en sciences humaines.
En fonction de l’entreprise dans laquelle vous postulez
Chaque entreprise a sa propre politique de rémunération. D’une manière générale, les grandes multinationales sont adhérentes à une convention collective, mais elles peuvent aussi avoir leur propre grille salariale. La plupart des PME n’ont pas de grilles de salaires. Selon leur bonne santé, elles peuvent proposer des salaires 10% à 20% inférieurs aux estimations par secteur tout comme elles peuvent aussi proposer les salaires les plus attractifs du marché.
Ainsi, la taille de l’entreprise peut également influer sur la rémunération. Mais attention, si les salaires sont généralement moins élevés dans les petites entreprises, les possibilités d’avoir une promotion y sont plus importantes, car il y a moins de niveaux hiérarchiques. Il est donc possible d’avoir une augmentation de salaire plus rapidement.
La localisation de l’entreprise joue aussi un rôle important. Les entreprises situées en région parisienne proposent des salaires plus élevés que celles qui se trouvent en province.
Qu’est-ce qui se pratique sur le marché ?
Connaître les salaires moyens qui se pratiquent sur le marché de l’emploi constitue une étape incontournable avant de se présenter à un entretien de recrutement. En effet, vous ne pourrez pas bien mener une négociation salariale si vous ne connaissez pas les tendances salariales sur le marché. En fonction des circonstances économiques, politiques ou sociales, les salaires peuvent suivre une tendance à la hausse ou à la baisse.
Quand c’est la crise, l’argent ne circule pas facilement. Les salaires sont en baisse. Au contraire, quand tout va bien économiquement, les entreprises sont prêtes à motiver plus leurs employés en proposant des salaires élevés.
Le salaire en fonction de vos atouts supplémentaires
En début de carrière, les jeunes ayant décroché le même diplôme ou un diplôme similaire sont supposés se trouver sur le même pied d’égalité. Après, des petits « plus » peuvent faire la différence. Parmi ces atouts en sus, on peut citer les stages effectués, la spécialisation, les capacités à négocier le salaire, les qualités personnelles, les compétences supplémentaires (langue, informatique…), etc. La réputation de l’école de formation ou de la faculté peut aussi jouer beaucoup. Les sortants de certaines grandes écoles sont extrêmement convoités à tel point qu’ils ne connaissent pas la crise.
Le premier salaire, une affaire d’équilibre
Les jeunes diplômés d’aujourd’hui ont tendance à être ouverts, exigeants et décomplexés. Poste attractif, évolution professionnelle rapide, bon salaire… ils veulent tout et sans attendre. Il n’est pas question pour eux de céder même s’il s’agit de leur premier emploi. Mais un tel comportement est-il toujours payant ? Pour certains, ça pourrait marcher, pour d’autres, non.
Décrocher son premier contrat de travail peut nécessiter de faire des compromis et trouver le juste équilibre entre un certain nombre de critères.
Il y a d’abord le juste équilibre entre un salaire trop haut et un salaire trop bas. Ce n’est pas parce que c’est votre premier emploi et que vous êtes si content de l’avoir décroché que vous allez accepter le salaire médiocre que vous propose le recruteur.
N’oubliez pas que le salaire correspond à votre valeur. En acceptant un salaire trop bas, vous n’allez pas seulement être frustré financièrement, mais c’est votre valeur qui sera vraiment remise en question. Or, se sous-évaluer signifie que vous n’avez pas confiance en vos compétences et que vous ne vous êtes pas bien informé avant de venir à l’entretien ;
Par ailleurs, sachez que votre premier salaire est déterminant pour la suite de votre carrière. Un salaire mal négocié dès le départ est difficile à rectifier par la suite.
L’inverse est tout aussi vrai. Un jeune diplômé sortant d’une école de renommée nationale, voire internationale, peut être tenté d’en demander trop et trop tôt. En ce faisant, vous risquez de passer pour un prétentieux aux yeux du recruteur s’il estime que vos prétentions sont exagérées. Ce premier travail, tant attendu, peut alors vous filer entre les doigts.
Ainsi, la meilleure solution est de prétendre un salaire ni trop bas, ni trop gourmand. Trouvez le juste équilibre entre ces deux valeurs.
Un autre compromis à chercher se situe entre « ce que vous voulez » et « ce que vous valez » réellement. Débordant d’estime de soi, la plupart des jeunes fraîchement diplômés se surévaluent et n’hésitent pas à faire élever très haut leur prétention. D’un autre côté, les entreprises qui veulent recruter à bas coût pour alléger leurs charges font baisser la charge au maximum. Avoir une idée de ce que vous valez est essentiel, mais il faut aussi rester attentif à ce que votre futur employeur a à dire.
Faut-il négocier son premier salaire ?
Répondre à la question « quelles sont vos prétentions salariales ? » est une phase incontournable de l’entretien d’embauche. En général, les entreprises accordent rarement le montant que vous demandez pour un premier emploi, à moins que vous y ayez fait votre stage. Dans ce cas, elles peuvent faire des efforts, car elles vous connaissent déjà mieux. Elles connaissent vos compétences et vos valeurs.
Bien sûr, vous pouvez et devez négocier votre premier salaire si vous jugez que celui-ci est trop bas, c’est-à-dire si le salaire proposé par votre recruteur est largement en-dessous de votre prétention.
Si vous acceptez docilement ce que vous propose l’entreprise, non seulement vous risquez de paraître trop docile à ses yeux et de ne pas savoir vous imposer au travail. Mais, vous serez également trop frustré pendant un certain temps, car vos anciens collègues pourraient très bien être mieux rémunérés que vous. De plus, il n’est possible de demander une augmentation qu’au bout de 6 mois au plus tôt.
D’une manière générale, aucune négociation n’est possible quand l’entreprise applique une rémunération conforme à sa grille salariale. Mais, vous pouvez toujours tenter de gagner avec les avantages tels que les tickets restaurant, les plans d’épargne entreprises, ou d’autres avantages de type intéressement ou voiture de fonction. Dans tous les cas, restez ouvert à toutes propositions. N’oubliez pas qu’un salaire comprend une partie fixe et des avantages et variables. Ces derniers représentent en moyenne 30% du salaire brut d’un cadre.
Si aucune mention sur le salaire n’est faite dans l’offre d’emploi et si l’entreprise n’a pas recours à sa grille de salaires, la négociation peut être lancée. De façon générale, c’est le recruteur qui aborde le sujet en premier. Mais, s’il ne le fait pas, vous pouvez en prendre l’initiative, car vous ignorez votre salaire. Le plus souvent, ce sont les postes à responsabilités qui s’ouvrent aux négociations salariales.
La négociation portera alors notamment sur le niveau d’études que vous avez faites, l’établissement de formation et vos atouts supplémentaires.
Quelques conseils pour réussir une négociation de salaire
Ça y est ! Vous avez été sélectionné pour passer un premier entretien d’embauche. Le salaire sera sans doute l’un des sujets délicats qui y seront abordés. Autant vous y préparer au préalable. Voici quelques conseils à prendre en compte pour bien mener une négociation de salaire.
- Connaître ce que vous valez :
Sortir un « Je n’en ai aucune idée » ou un « Je ne sais pas » en réponse à la question posée par le recruteur sur vos prétentions salariales relève d’une erreur. En effet, celui-ci pourra penser que vous ne vous êtes pas préparé pour l’entretien, ou au pire que vous ne connaissez pas vos valeurs.
A contrario, il faut éviter d’avancer un montant précis. C’est un manque de souplesse qui bloque toute possibilité de négociation. Certes, c’est un atout de connaître exactement ce que vous valez. Mais le dire à votre recruteur quand il vous pose des questions sur vos prétentions serait une erreur. Annoncez plutôt une fourchette qui varie de 10% à 15%.
- Savoir en parler :
Pour qu’une négociation de salaire soit faite comme il faut, il faut parler dans les mêmes termes. Si on a l’habitude de raisonner en salaire net, sachez que votre recruteur, qu’il s’agisse de votre supérieur hiérarchique ou d’un responsable des ressources humaines, raisonne sur un montant brut annuel. Il faut donc faire le calcul assez rapidement pour comprendre ce qu’il dit.
- Quand négocier le salaire ?
Vous êtes décidé à négocier votre premier salaire ? Sachez qu’il n’est pas opportun de parler de salaire dès le premier entretien d’embauche. En effet, votre recruteur cherchera surtout à évaluer votre motivation au cours de cet entretien. Si vous parlez salaire dès la première entrevue, cela vous fera perdre en crédibilité aux yeux du recruteur. Il pourra effectivement penser que seul l’argent vous motive.
En général, les entreprises dédient le deuxième entretien d’embauche aux négociations, dont la négociation salariale. C’est à ce moment que le recruteur commencera à parler du poste proprement dit. Vous pourriez alors entamer le sujet de la rémunération. D’ailleurs, assurez-vous de lancer la négociation uniquement lorsqu’un représentant des ressources humaines est présent. Un manager opérationnel ne sera pas en mesure de discuter de la rémunération avec vous.
- Soyez diplomate !
Si votre recruteur annonce un chiffre largement en-dessous de ce à quoi vous aspirez, ne vous braquez pas. Plus vous vous insurgez, moins votre futur employeur aura envie de faire un effort. Donc, menez les négociations avec tact et diplomatie. Soyez ferme, mais pas trop.
- Renverser les rôles pour être à l’aise :
S’agissant de votre première embauche, vous seriez sans doute tendu et angoissé au cours de cet entretien. Encore plus, s’il faut parler de salaire. Si vous ne voulez pas parler ouvertement de vos prétentions, vous pouvez retourner la situation en ajoutant « J’ai un peu du mal à vous répondre. Est-ce que vous pourriez me dire la fourchette de salaire que vous appliquez ? »
Décrocher son premier emploi est un évènement de la vie. Ça marque le début du parcours professionnel. Qui dit premier emploi, dit premier salaire. Difficile d’estimer exactement combien vous valez en termes de salaire, surtout quand vous venez à peine de commencer, dans cet article vous avez pu découvrir quel salaire demander et comment le faire sans faute.
Entrepreneur, investisseur immobilier et passionné de liberté financière, j’ai accompagné des milliers de personnes à réussir sur internet au travers de formations en ligne, guides et coaching personnalisés.