Devenir franchisé est un mode d’entrepreneuriat de plus en plus répandu et il est compréhensible que vous ayez envie de vous lancer. Avoir une franchise en France permet de créer son entreprise en utilisant la notoriété d’une franchise en échange de royalties. Mais alors, comment faire ?
Validez votre motivation en faisant un bilan personnel
Comment ouvrir ma propre boutique ? Et comment ouvrir mon magasin et exercer en indépendant ? Voilà une question qui revient souvent et que beaucoup de créateurs d’entreprises se posent aujourd’hui. Ils sont nombreux à vouloir ouvrir une franchise pour se lancer dans le commerce tout en bénéficiant des avantages du statut de franchisé, dont notamment une diminution substantielle des risques liés au métier d’entrepreneur.
Ceci dit, un tel projet ne peut être réalisé du jour au lendemain. Toute une démarche, scindée en plusieurs étapes, sera nécessaire pour mûrir votre décision. Bien entendu, il n’existe de pas de recette miracle, de formation idéale ou d’âge parfait pour se lancer dans un projet de commerce d’une telle envergure. C’est surtout, une question de détermination et de volonté.
Devenir son propre patron est une décision qui relève d’une importante décision à bien des égards : d’abord pour soi, et plus généralement pour toute sa famille. D’une part, il y a l’aspect financier à prendre en compte. De l’autre, et sur le plan personnel, se lancer en tant que franchisé exige incontestablement une motivation et une obstination, et pas des moindres.
Vous sentez-vous réellement prêt à franchir le pas ? Qu’est-ce qui vous distingue des autres entrepreneurs ? Quels sont vos objectifs ? Quels sont vos atouts et qualités pour les atteindre ? Disposez-vous de toutes les compétences techniques requises pour réussir ? Savez-vous comment manager les membres d’une équipe, comment les motiver et mettre à profit les meilleures compétences de chacun ? Saurez-vous gérer l’aspect commercial et attirer la clientèle ? Serez-vous complètement autonome ? Pourrez-vous monter votre projet tout seul ?
Des questions comme celles-ci vous aideront à mieux cerner votre projet et à aborder de façon sereine et méthodique la création de votre franchise ! Le but d’un bilan personnel est de vous aider à identifier vos atouts et vos faiblesses, de souligner vos motivations et de mettre en place un plan de formation personnalisé afin de combler vos lacunes, si besoin est.
Sachez que ce type de bilan peut être aussi bien mené par l’APCE (Chambre de Commerce et d’Industrie) que par les associations d’accompagnement à la création, et même par Pôle Emploi si vous êtes au chômage. Enfin, à l’issue de celui-ci, vous devrez normalement disposer d’une vision beaucoup plus claire sur votre projet, sur le domaine d’activité dans lequel vous voudrez vous lancer (celui-ci peut être ou non en lien direct avec votre expérience professionnelle/votre cursus universitaire passé).
Vous devrez également savoir si vos connaissances du monde du management, de la gestion d’entreprise, du marketing et de la comptabilité sont suffisamment solides et consolidées pour vous permettre de gérer votre franchise.
En plus de vos compétences techniques et humaines, vous devrez également déterminer si votre famille sera de votre côté et prête à relever ce défi avec vous. Saurez-vous faire face à des risques d’ordre financiers ? Votre famille vous soutiendra-t-elle durant toute votre démarche de création ? Se joindra-t-elle à vous en cas de besoin ? Sera-t-elle capable de surmonter vos absences ? Et vous, vous sentez-vous la force et le désir de se lancer dans cette nouvelle vie ? Comment pensez-vous pouvoir gérer les situations de crise ?
Lorsque vous aurez répondu à toutes ces questions, vous pourrez alors passer à l’étape qui suit !
Déterminez votre futur secteur d’activité
En tant que franchisé, vous pouvez entreprendre de nombreuses activités. Celles-ci peuvent être orientées service, vente, ou encore s’appuyer sur un savoir-faire manuel ou une maîtrise de conception… Afin de choisir parmi ces secteurs d’activités, vous devez réfléchir par rapport aux compétences dont vous disposez déjà, mais aussi en fonction de vos attentes et de vos ambitions présentes.
Il est vrai que pour exercer certains métiers (coiffeur, à titre d’exemple), il est nécessaire de détenir un diplôme spécifique. Ceci dit, dans la plupart des autres secteurs, aucune compétence technique n’est exigée. La reconversion professionnelle constitue donc toujours une issue envisageable, et rien ne devrait vous empêcher de vous lancer dans un domaine que vous ne connaissez pas, ou pour lequel vous n’avez pas reçu de formation préalable, mais qui vous intéresse fortement du fait qu’il est porteur de sens et en pleine expansion.
Le choix s’effectue aussi sur la base des moyens financiers disponibles à court et à moyen terme, qu’il s’agisse de son apport personnel, d’emprunts ou d’aides provenant de la famille ou d’éventuels associés. Votre première entrevue avec votre banquier s’avère ainsi décisive pour la suite de la démarche et pour vos futures prises de contact avec les franchiseurs potentiels.
Faites votre étude de marché
Une fois que vous avez décidé de votre secteur d’activité et des moyens de financement de votre projet, vous pouvez entamer une prospection auprès des franchiseurs qui correspondent le mieux à vos critères de sélection. Vous pouvez ainsi collecter des informations de contact et des renseignements utiles sur les franchiseurs dans la presse, sur internet (sites internet spécialisés ou sites des franchiseurs). Vous pouvez également envisager de mener une enquête de satisfaction des franchisés, etc. De multiples options sont ainsi à votre disposition.
Et c’est à ce stade qu’une étude de marché révèle toute son importance. Que vous ayez ou non un local en vue, ce diagnostic vous permettra de décider quant à l’implantation de votre commerce, et ce, en fonction du potentiel du point de vente visé, des secteurs d’activité absents ou manquants dans votre ville ou quartier et des critères du concept que vous aurez choisi.
Un choix d’emplacement pertinent et un concept bien cerné et précis vous permettront d’accéder à un réseau de franchiseurs plus ciblé et bien adapté à vos besoins personnels.
Cette étude peut certes être effectuée soi-même avec les moyens du bord, mais il est fortement recommandé de solliciter l’avis d’un professionnel qui saura mieux vous renseigner sur la démarche à suivre et sur les questions que vous devrez vous poser. L’étude de marché est indispensable même dans le cas d’une reprise de commerce existant.
Faites le choix votre franchiseur
Pour choisir parmi tous les franchiseurs qui rentrent dans vos critères, il vous est recommandé de ne pas vous précipiter. Les questions que vous poserez doivent toutes être étudiées avec minutie et méthode dans le but d’y apporter des réponses claires et sûres. Ne laissez jamais votre enthousiasme l’emporter sur la raison. Prenez le temps de chercher l’information et de la vérifier dans la presse et dans les sites dédiés à la franchise. Recourez également au DIP, aux enquêtes de satisfaction des franchisés, et si possible, à des visites chez les franchisés…
Montez votre budget prévisionnel
Le montage d’une franchise ne peut se faire sans la création d’un budget prévisionnel. Il reprend les éléments de l’étude de marché de même que les éléments comptables qui ont été fournis par le franchiseur conformément au DIP et il doit être réalisé autant que possible avec l’aide d’un conseiller juridique et d’un comptable.
Le budget prévisionnel doit aussi reprendre un par un les besoins de financement (fonds de roulement, investissements). Par la suite, vous devez être en mesure de statuer sur la rentabilité de votre projet d’entreprise. Le prévisionnel doit projeter les chiffres à trois ans, offrant ainsi plus de lisibilité.
Idéalement, l’hypothèse basse doit demeurer rentable ou du moins équilibrée, soit couvrir les charges de l’exercice (cela constitue le seuil de rentabilité). En fonction des hypothèses, vous serez capable de savoir à quel moment vous aurez la possibilité de vous rémunérer et par la même occasion, si cela est viable au vu de votre situation personnelle.
Le budget prévisionnel doit être étudié et mis en place avec beaucoup de soin afin d’éviter les mauvaises surprises qui peuvent survenir en milieu de chemin. Il donnera aussi une véritable crédibilité à votre dossier, notamment dans l’étape de recherche de financements auprès des institutions financières.
Trouvez des financements complémentaires
En partant du budget prévisionnel, vous devrez incontestablement chercher des financements externes pour terminer le financement de votre investissement, les charges ainsi que vos besoins en fonds de roulement.
Aussi, avant de solliciter votre banque pour une demande de prêt, sachez que de nombreuses formes d’aide existent et sont dédiées aux créateurs de franchises comme vous. Les prêts d’honneur, les cautions, l’exonération de charges et les aides de Pôle Emploi en sont des exemples. Renseignez-vous sur ces systèmes d’aide avant de recourir à un prêt bancaire.
Mieux encore, certains franchiseurs proposent de parrainer leurs franchisés, ou établissent des accords avec des banques afin de faciliter la recherche de financements. Sachez que si vous vous dirigez vers cette solution et que vous présentez un dossier solide et sérieux, vous pouvez faire jouer la concurrence entre les banques.
Trouvez un local
Le choix d’implantation doit idéalement être effectué en amont, avant même la phase d’établissement du budget prévisionnel. Cela dit, le bail ou l’acte d’achat ne peut être réellement signé que lorsque la situation financière est bien claire et sûre.
Vous pouvez procéder par une prospection personnelle, en vous dirigeant notamment vers les agences spécialisées en la matière, comme vous pouvez vous faire accompagner par le franchiseur, si celui-ci le propose. En règle générale, lorsque vous repérez votre point de vente, vous devez recevoir également l’approbation du franchiseur.
Par ailleurs, une enquête d’implantation menée par un organisme spécialiste du géomarketing vous garantira la sûreté et sécurité de votre investissement.
Choisissez le statut juridique
Le statut juridique de votre entreprise est déterminé en fonction des étapes précédentes et des choix que vous y avez effectués. Lorsque vous ne pouvez pas assurer tout seul le financement de votre projet, vous n’avez d’autre choix que de vous associer avec quelqu’un d’autre, et votre entreprise adoptera en conséquence un statut de société (SAS/SASU, SARL, SNC, SA).
Dans le cas contraire, le statut d’autoentrepreneur ou d’EURL sont à envisager, car ils apportent plus de flexibilité.
D’autres critères interviennent dans la structure juridique de l’entreprise dont votre situation fiscale, familiale, votre envie de bénéficier d’un statut de salarié, etc.
NB : certains types d’activité imposent un statut juridique particulier comme les buralistes qui ne peuvent être exploités que SNC ou en entreprise individuelle. Si vous avez des doutes, faites-en part à un expert juridique qui vous conseillera efficacement sur les différentes options existantes et les conséquences qu’elles auront sur votre patrimoine.
Signez le contrat de franchise
Une fois que votre projet est fini, financement compris, vient alors l’étape de signature du contrat de franchise. À l’inverse du DIP, lequel est soumis à un encadrement juridique qui est spécifique de la franchise (conformément à la loi Loi Doubin de 1989), le contrat de franchise n’exige aucune réglementation. En d’autres termes, le contrat de franchise est essentiellement soumis au droit commun des contrats commerciaux tout en prenant en compte les jurisprudences connues et certains textes liés au droit européen et au droit de la concurrence.
De manière générale, le franchisé n’a pas à s’exprimer sur la rédaction du contrat. De cette manière, certaines clauses peuvent se révéler particulièrement désavantageuses pour le franchisé. À titre d’exemple : clause de non-concurrence, d’exclusivité territoriale, d’exclusivité d’approvisionnement, etc. Il est donc primordial de passer aux cribles les termes du contrat avant de le signer, et de se faire accompagner idéalement d’un professionnel spécialiste de ce type d’exercice.
Démarrez votre entreprise
Un nouveau franchisé est généralement accompagné par un franchiseur. Avant l’ouverture, une formation d’initiation est menée en étroite collaboration avec ce dernier. Celui-ci veille également à l’aménagement du point de vente à son goût et à ses couleurs ainsi qu’à la mise au point d’une campagne publicitaire qui doit être conforme à sa charte.
Parfois, un animateur est sollicité pour assister le franchiseur lors de la phase de recrutement et dans les quelques jours qui suivent l’ouverture de la franchise.
Se lancer dans le monde de la franchise n’est donc pas aussi complexe que de se lancer seul dans l’entrepreneuriat, surtout grâce à l’aide apportée par le franchiseur.
Entrepreneur, investisseur immobilier et passionné de liberté financière, j’ai accompagné des milliers de personnes à réussir sur internet au travers de formations en ligne, guides et coaching personnalisés.