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Créer son entreprise

Salarié indépendant : comment cela fonctionne ?

By avril 7th, 2018No Comments14 min de lecture

Il est de moins en moins rare de cumuler une activité indépendante, en plus d’une activité en tant que salarié. Le statut d’auto-entrepreneur a sans aucun doute participé à l’essor de ce mode d’activité. Bon nombre de personnes ont ainsi franchi le cap et choisi d’avoir ce statut double de salarié indépendant.

La sécurité qu’offre le double statut de travailleur indépendant et salarié

Il peut paraître qu’être à la fois salarié et travailleur indépendant, c’est être trop gourmand. Cependant, avoir un salaire assuré est une sécurité non négligeable, cela apporte une certaine stabilité financière. De cette manière, vous savez que vous pourrez payer vos charges mensuelles.

Vous pouvez aussi prévoir des dépenses importantes avec moins de soucis. Pour vos démarches auprès des banques et des agences immobilières par exemple (location, emprunt immobilier…), ce double profil est rassurant. Les chances seront davantage de votre côté pour obtenir ce que vous souhaitez. En additionnant une activité salariée et une activité en freelance, vous pourrez aussi gagner mieux votre vie.

Être salarié et freelance : des projets concrets

Salarié indépendant - entrepreneur

Le double statut a un autre avantage de taille : vous pourrez ainsi travailler avec des objectifs qui correspondent à vos envies profondes. Vous pourrez développer des capacités que vous n’exploitez pas dans votre emploi salarié et qui vous tiennent à cœur. Par exemple, si vous ne faites pas de rédaction pour le web dans votre travail en tant que salarié mais que cela vous plaît, vous pouvez vous adonner à cette activité en freelance.

Pouvoir dire non en tant que salarié et indépendant

Si vous dépendez de votre activité en tant qu’indépendant pour vivre, vous ne pourrez pas toujours vous permettre de refuser des projets qui ne vous plaisent pas. Bien sûr, il ne faut pas accepter n’importe quoi à n’importe quel prix, mais certains projets vous motiveront plus que d’autres et en ayant ce double statut, vous pourrez vous permettre de ne traiter que ceux-là, ou presque.

Si vous avez à coup sûr une paye à la fin du mois, vous aurez l’esprit plus tranquille et vous pourrez donc plus aisément dire non à des projets qui pour vous ne valent pas la peine. C’est le « travail-plaisir », et c’est ce qui vous motivera le plus.

Le cercle vertueux d’être salarié et freelance

Dans la majorité des cas, vous trouverez des raccourcis intéressants entre vos deux activités. Vous pouvez acquérir des compétences dans votre activité en tant qu’indépendant qui vous serviront dans votre emploi salarié, et inversement. De même, vous pouvez recevoir des conseils de vos collègues et rencontrer des problématiques qui vous formeront, et ce pour vos deux activités.

En freelance, vous apprenez le fonctionnement d’une entreprise, sur le plan des cotisations, de la facturation ou encore de la technique commerciale. Vous devenez aussi plus autonome et organisé, et ces compétences ne peuvent que vous servir, aussi, dans votre emploi salarié.

Le double emploi n’est pas toujours un choix facile à faire

Ce n’est probablement pas une solution sans faille que d’additionner deux activités. Il y a bien sûr quelques inconvénients et vous devrez vous en arranger dans la vie de tous les jours.

Bien gérer votre temps

Vous devez vous dire qu’il doit être difficile de gérer son temps, et pour cause. Vous devrez avoir un stock d’énergie important et devenir efficace. Vous devez être disponible pour vos clients en tant qu’indépendant et pouvoir prendre le temps de réfléchir à ses projets, de prendre le recul nécessaire, etc. Attention toutefois à ne pas négliger votre équilibre personnel. La volonté sera votre principale qualité pour réussir, vous ne devez pas la perdre.

Vous devez connaître vos limites. Vous devez savoir vous arrêter quand il le faut, même si cela peut être compliqué si vous souhaitez bien faire. Soyez organisé et sachez ce dont vous êtes capable. Vous devez apprendre à vous connaître, c’est cet aspect profondément personnel qui sera la clé de votre réussite. Tout le monde n’a pas les mêmes cycles d’activité, ni les mêmes contraintes ou capacités de concentration. Faites en fonction de vos prédispositions, vous gagnerez en efficacité.

Quelques détails légaux

Ce n’est pas un droit que d’avoir ce double statut. Votre contrat de salarié peut exclure le fait que vous puissiez avoir une autre activité à côté, ou bien une activité qui ferait concurrence à votre emploi salarié. Vous devez discuter de cela avec votre employeur et trouver un terrain d’entente. Votre employeur pourra être compréhensif ou au contraire se montrer très réticent.

Pareillement, vous pouvez vous retrouver bloqué : si vous êtes indépendant en portage salarial en plus d’être salarié en CDI, sur le plan de la loi vous cumulez deux CDI. Vous risquez donc de faire plus d’heures que ce qui est autorisé par la loi.

Les situations délicates

Lorsque vous êtes indépendant, il faut que vous fassiez preuve de beaucoup d’honnêteté avec vos clients. Effectivement, ces derniers peuvent s’étonner de votre manque de réactivité aux heures de bureau et cela peut vous porter préjudice si vous ne les informez pas de votre double activité.

Vous pourrez vous retrouver dans des situations délicates. Par exemple, il peut arriver que vous ayez un conflit dans votre activité salariée avec un client que vous retrouvez en freelance, et inversement.

Portage salarial

Une nouvelle forme d’emploi est le portage salarial. Il se situe à la croisée du statut de salarié et de celui d’indépendant. En clair, il consiste en trois points :

– La personne salariée portée, qui trouve ses missions auprès des entreprises qui sont clientes

L’entreprise de portage salarial, elle facture le client et paie un salaire à la personne portée, qui dépend d’elle par un contrat de travail

L’entreprise cliente, qui fait appel à la personne portée et qui est sous contrat avec l’entreprise de portage

Qui a le droit d’utiliser le portage salarial ?

Seuls les experts des prestations intellectuelles, et plus précisément des métiers du conseil, gagnant au moins 2452 euros bruts par mois peuvent y prétendre. Le mois doit être travaillé à temps plein plus 5 % d’apport d’affaires. Le total s’élève donc à 2574 euros.

Quels sont les profils et les métiers du portage salarial ?

Les prestations intellectuelles constituent l’intégralité des activités en portage salarial. Vous trouverez donc dans celles-ci la formation, le coaching, le digital, l’ingénierie, la communication, le marketing, l’informatique ou encore la gestion de projets, la traduction, le management, l’organisation, la qualité, tout comme les ressources humaines, l’audit, la santé ou l’immobilier. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.

Le portage salarial est une solution pour les personnes souhaitant se mettre à leur compte par exemple, ou encore pour les personnes qui se reconvertissent ou qui sont en phase de transition sur le plan professionnel. C’est le cas notamment des créateurs d’entreprise, des retraités, des salariés, ou encore des jeunes diplômés, des indépendants ou bien de toute personne désireuse de trouver un nouveau fonctionnement de travail.

Quels avantages pour le salarié ?

Si vous êtes salarié en portage salarial, moyennant une retenue de 10 % sur votre chiffre d’affaires, l’entreprise de portage salarial prend en charge les parties comptables, administratives et juridiques.

Vous bénéficiez ainsi d’une liberté comparable à celle que vous auriez en tant qu’indépendant, vous n’avez pas de lien de subordination avec vos clients. Vos honoraires dépendent de vous et vous gérez votre temps comme vous le désirez. Vous aurez ainsi accès à un équilibre de vie qui vous correspond mieux, assurant le bon déroulement de votre vie, sur le plan professionnel comme personnel.

Le statut de salarié dont vous bénéficiez vous offre tous ses avantages, tels que le régime général de la sécurité sociale, le droit au chômage ou encore la cotisation retraite et la mutuelle/prévoyance.

Plusieurs solutions sont proposées par l’entreprise de portage salarial. Vous pouvez avoir accès à des formations qui vous permettront de vous hisser au rang d’expert de votre domaine, vous pourrez aussi être mis en relation avec tout un réseau de consultants.

De la sorte, vous pourrez gérer votre argent comme si vous étiez totalement indépendant. La gestion des frais qui sont remboursés, sans charge, vous sera accessible. La récupération de la TVA est aussi possible, des sociétés comme ITG par exemple la proposent, tout comme un plan d’épargne entreprise, des chèques emploi service et d’autres avantages. C’est une bonne manière de faire beaucoup d’économies et d’accéder à de nombreux services.

Quels avantages pour l’entreprise ?

Salarié indépendant - entreprise

Les entreprises en portage salarial peuvent adapter leurs ressources à leurs besoins. Les changements dans le rythme de l’activité sont mieux contrôlés et une procédure d’achat durable peut être mise en place. Les salariés de l’entreprise ne sont pas directement rattachés aux honoraires des prestations lorsque l’entreprise est en portage salarial.

Pour être porté, le salarié doit être opérationnel sur-le-champ en tant qu’expert. Ce n’est cependant pas au sein de l’entreprise que son expertise est présente, il se doit d’apporter un regard nouveau sur sa mission, cela grâce au système du portage salarial.

Le portage salarial contient aussi une sécurité juridique. Ainsi, le prêt de main-d’œuvre ou la requalification ne font pas partie des risques de ce type de travail. La responsabilité civile professionnelle de la mission est prise par l’entreprise de portage. Le salarié porté est accompagné pour ce qui est de la rédaction des contrats commerciaux de prestations de portage social. Le client peut la contacter à n’importe quel moment pour échanger, en cas de question ou de problème.

Comment choisir votre société de portage salarial ?

Il peut être compliqué de s’orienter vers telle ou telle société de portage salarial. L’offre se structure actuellement, et ce contexte n’est pas pour faciliter la recherche et le choix d’une entreprise. Veillez cependant à ne pas commettre d’erreur en choisissant une société pour lui confier votre argent. Les indicateurs qui suivent pourront vous amener à vous questionner sur les points importants à étudier pour vous décider :

– Le chiffre d’affaires de l’entreprise en question est à étudier, tout comme le nombre de salariés portés ou encore les références des clients. Des fonds peuvent être bloqués par l’entreprise pour assurer la rémunération des salariés. Prenez soin de vérifier les chiffres que l’entreprise fournit.

– Les garanties de la responsabilité civile professionnelle doivent aussi retenir votre attention. Choisissez une société qui adhère aux assurances indispensables afin que votre activité soit couverte au mieux.

– Des syndicats de portage salarial existent. Si la société appartient à un de ces syndicats de portage salarial, ceci devrait être un critère décisif. Effectivement, une charte de déontologie a été signée par la totalité des entreprises adhérentes au PEPS, et celle-ci les oblige à se plier à l’ordonnance du 2 avril 2015.

– Votre choix devra aussi s’orienter vers une entreprise qui est déjà dans la partie avec des grands groupes. Ainsi, faire votre place sera plus facile et vous gagnerez en prestance pour la suite. Ce sont de plus ces entreprises, les plus importantes, qui ont le plus de besoins en ressources externes, de par leur activité conséquente.

– Prêtez une attention toute particulière aux offres que vous recevez. Certains taux de gestion proposés par des entreprises peuvent paraître attirants, mais méfiez-vous des possibles frais masqués. Les frais de gestion doivent être appliqués sur les honoraires hors-taxes facturés, attention à ce qu’ils ne le soient pas sur les missions refacturées au client.

Ils doivent aussi être moindres au fur et à mesure que votre chiffre d’affaires augmente. Vos frais professionnels doivent aussi être pris en compte, et la TVA doit vous être remboursée. Avant tout engagement, ne soyez pas réticents à demander des précisions.

Portage salarial : fonctionnement financier

Comment facturer en portage salarial ?

L’entreprise cliente se voit facturer des honoraires préalablement établis entre l’entreprise de portage salarial et le salarié porté. Au minimum, le TJM doit être de 300 euros par jours hors-taxes. Le salarié reçoit ensuite ses honoraires, que ce soit sous forme de salaire ou bien de gestion de frais professionnels. La société de portage contrôle la totalité des tâches administratives et elle peut aussi gérer vos opérations depuis un espace sécurité, comme le ferait une banque par exemple.

Comment est calculé le salaire en portage social ?

L’entreprise de portage fonctionne comme un employeur « normal ». C’est-à-dire qu’elle doit payer des charges patronales et des charges salariales à l’URSSAF. Après cela, elle peut établir le salaire du salarié. Le montant du salaire influe sur ces charges, et ce, en rapport avec le coefficient de la convention collective SYNTEC et du plafond de la sécurité sociale. En moyenne, les charges sont d’environ 52 % de la facturation hors-taxes faite au client, sans les frais de gestion. Ainsi, en portage salarial, vous cotisez de la même manière que si vous étiez salarié au régime général.

De plus, aucune charge sociale ne s’applique à vos frais professionnels, accordez-leur de l’attention car ils sont un réel avantage sur le plan financier (chèques emploi service par exemple). La société a un taux de gestion d’environ 10 %, et vous devez tenir compte de ce pourcentage pour calculer votre salaire.

Cumuler ce double emploi de salarié indépendant ne vous oblige donc pas à changer de régime social, à créer une micro entreprise ou à changer fondamentalement votre statut juridique. Devenir freelance peut en revanche vous être interdit selon les conditions de votre contrat avec l’entreprise qui vous embauche !