Sont appelées « Business Angels » les personnes qui assistent les PME de façon financière dans le développement de leurs activités. Ils agissent soit seuls soit en réseaux. Le profit dans ce cas de figure est généralement d’ordre fiscal. Ces investisseurs (Angel) préfèrent dans la majeure des cas investir dans des PME dont les activités les intéressent.
Business angel : une activité liée au venture capital
Business Angel : les investisseurs imprévus
On appelle Business Angel (investisseur providentiel) toute personne qui place une partie de ses avoirs dans le patrimoine d’une PME ou d’une entreprise naissante. Cependant, l’investissement consenti par ce dernier peut ne pas être d’ordre financier. En plus de son apport financier, le Business Angel se consacre personnellement dans la réussite du projet ou de la société dans laquelle il a placé une partie de son patrimoine. Il peut par exemple mettre à la disposition de cette startup son carnet d’adresses ou en leur proposant ses compétences.
Ceci est en quelque sorte une vraie activité. Si cette activité n’a vu le jour en France qu’au début des années 90, elle existait bien avant aux États-Unis où on voyait des personnes bien fortunées avec une envie folle d’investir une fraction de leur patrimoine dans les entreprises porteuses d’avenir.
Si vous avez la volonté de participer au développement de PME et que vous ne connaissez aucun patron de PME ou que vous jouissez d’une certaine expertise dans le secteur d’activité, vous pouvez tout simplement devenir un Business Angel. Mais là il vous faut disposer au préalable d’un fonds à investir.
Quels sont les réseaux et chiffres des Business Angels en France ?
Depuis la création de la Fédération nationale des Business Angels en France (France Angels) en 2001, elle a connu l’adhésion de plus de 10 000 personnes grâce aux 72 réseaux dont elle dispose. En 2016, une somme de plus de 42 millions d’euros a été investie et près de 132 millions investit en mode co-investisseurs permettant d’avoir un effet levier de X3.
Depuis sa création, cette Fédération a obtenu un montant global d’un demi-milliard d’euros comme investissement par les Business Angels. Actuellement, on note une aide accordée à plus de 2 000 entreprises par ces Business Angels.
À en croire les résultats des enquêtes réalisées auprès de certains réseaux de Business Angels en collaboration avec la station radio BFM Business, cette activité est en plein essor. Selon cette étude, les Business Angels sont devenus de véritables acteurs dans le développement des startups à fort potentiel, en témoigne l’affluence des uns et des autres vers les réseaux depuis 15 ans.
Se fixer des règles bien précises
Le financement des PME n’est pas que l’apanage des professionnels de l’entrepreneuriat. Tout le monde peut se lancer sur ce terrain de financement à ses risques et périls si certaines règles sont prédéfinies. Généralement, ce sont les épargnants qui réalisent leur premier pas dans le Business Angel en répondant aux sollicitations d’un proche en quête de source de financement puisque la plupart des jeunes entrepreneurs recourent au « love money » pour lancer leurs activités.
Bien avant de donner son accord pour un tel financement, le futur actionnaire a l’obligation de s’interroger sur son apport à la jeune entreprise. Placer même 10 000 euros dans une jeune entreprise dont on ne maitrise pas le secteur d’activité est inefficace aussi bien pour l’investisseur que pour l’entrepreneur.
En effet, dans les premiers mois voire les premières années du projet, les jeunes entrepreneurs ont besoin de l’implication des actionnaires qui peuvent apporter leurs points de vue sur la gestion de l’entreprise. Ces derniers doivent être disponibles à mettre au service de la startup leur réseau de connaissance et doivent pouvoir opiner au sujet des documentations que mettront à leur disposition les dirigeants.
C’est pourquoi avant de placer ses avoirs, il faut préalablement s’assurer du fait que l’entreprise donnera accès à toutes les informations, la connaissance, et ce, tout au long de sa vie. En termes de valorisation, le jeune actionnaire doit être inflexible. Les entrepreneurs ont toujours tendance à survaloriser leur effort de création. Il est évident que ces derniers sont motivés financièrement, mais il n’empêche que l’actionnaire demande que la valorisation de l’entreprise soit effectuée par une personne tierce.
La réussite d’un investissement est strictement liée à la personnalité des dirigeants. Financer le projet d’une personne peu adaptée est irresponsable. Pierre Yale, cadre bancaire, a déjà investi plus de 20 000 euros dans un projet. Le premier critère sur lequel ce dernier se base est l’aptitude de l’équipe dirigeante à surmonter les obstacles auxquels elle ne manquera pas. Il faut donc miser sur des personnes ne se laissant pas abattre et qui ont une facilité à aller de l’avant.
Pour finir, le particulier doit savoir que peu importe la qualité de l’équipe dirigeante, le capital investi peut être intégralement perdu. C’est pourquoi il ne doit consacrer qu’une infirme partie de son épargne au Business Angel.
Être sûr de l’éligibilité fiscale de l’entreprise
Pour profiter des avantages fiscaux permettant d’obtenir une réduction IR de 18 %, le jeune investisseur doit au préalable demander à avoir l’attestation d’éligibilité de la PME. C’est une attestation qui confirme que l’entreprise est bel et bien en règle et est soumise aux lois en vigueur qui accordent ces réductions d’impôts. Il faut savoir que la législation évolue de façon régulière et il est donc normal que le dirigeant de l’entreprise s’assure d’être en phase avec l’actualité. L’investisseur sera ainsi protégé en cas de non-respect du cadre légal par l’entreprise qui tente de lever des fonds.
Préférez une entreprise porteuse d’avenir
Il ne faut en aucun cas investir dans une entreprise en quête de financement pour augmenter son capital pour ainsi rembourser ses dettes ou combler ses besoins en trésorerie. S’il s’agit d’une levée de fonds, votre investissement doit être orienté vers un investissement moyen long terme tel que vers la recherche ou le développement ou vers l’achat d’outils de production qui devra permettre d’accroître les performances de l’entreprise.
Avant d’investir dans une PME, l’investisseur doit exiger du dirigeant une clarification de ses besoins de financement et que ce dernier présente l’allocation de ce besoin dans un projet de croissance pour l’entreprise.
Il existe des PME qui présentent un profil de croissance très élevé à court terme tandis que d’autres ont un profil de croissance lent, mais linéaire sur le long terme. Pour un investisseur, le souci majeur doit être d’identifier la PME capable de rémunérer son placement dans le long terme.
Être attentif à l’accès à l’information
L’opacité dont font preuve certaines entreprises est un véritable problème pour ce type d’investissement. Afin d’investir sur une PME, l’accès à l’information est non négligeable pour ainsi apprécier l’état financier de l’entreprise.
Il existe plusieurs types d’information. En premier lieu les éléments financiers de la PME au cours des derniers exercices à savoir : bilan, comptes de résultat et annexes. S’ajoutent à présent les rapports du dirigeant qui font état des résultats semestriels, voire annuels, de l’entreprise. Il doit également être fourni à l’investisseur la note expliquant toutes les modalités d’augmentation du capital avec les dates clés ainsi que la nature des titres.
La communication régulière de l’état de la PME est un gage de respect envers l’actionnaire. C’est pourquoi le dirigeant doit informer en temps réel les actionnaires de tous ses faits et mouvements, les signatures de grands contrats, des choix stratégiques ainsi que de l’évolution des activités.
Réduire les frais en négociation la participation à un bon prix
L’un des éléments clés pour investir dans une PME est sa valorisation. Le futur actionnaire doit dans ce cas s’assurer que la valorisation de l’entreprise est effectuée par une tierce (expert indépendant) qui est censée le protéger contre une exagération à la hausse de la valeur de l’entreprise.
L’expertise indépendante dépend à la fois des méthodologies, des connaissances, des bases de données accessibles et un savoir-faire que la tierce personne doit garantit au futur investisseur en lui signant son rapport de valorisation.
Il faut également éviter les frais excessifs au moment d’entrer dans le capital. Tâchez de garder à l’esprit que plus il y a d’intermédiaires entre la PME et vous, plus la rentabilité de l’investissement sera réduite par des frais.
Prévoir sa sortie du capital ou sa revente
L’investissement dans une PME est plus facile de nos jours. Cependant, il est très difficile de vendre ses actions pour sortir de la PME. Il existe des montages financiers afin d’aider les investisseurs à sortir du capital en gré à gré, mais ceci a un coût : vente de l’intégralité de la société ou l’application des pénalités financières en cas de non-liquidité.
Le seul bon moyen de sortir du capital est la cotation de la PME sur une Bourse permettant ainsi de créer une liquidité par la mise en relation des vendeurs et des acheteurs.
Les raisons fiscales et financières
Le Business Angel offre également des avantages fiscaux. Le plus connu dans ce secteur reste la loi Tepa. Cette loi permet de bénéficier depuis 2007 d’une réduction de 18 % de la somme investie sur l’IR ou 50 % de l’ISF si l’investisseur est imposable. Cependant, il faut savoir que ces déductions obéissent au respect de quelques conditions :
- L’investisseur doit conserver les titres investis ;
- En ce qui concerne l’ISF, le plafond de déduction est de 45 000 euros ;
- La société doit aussi répondre à certains critères comme : obligation d’embaucher au moins 250 salariés, faire un CA annuel de moins de 50 millions d’euros. En termes clairs, cette société doit correspondre à la dénomination PME.
L’autre facteur est l’atténuation des réseaux des Business Angels. En effet, depuis 2009, les trusts ne doivent pas dépasser les 50 investisseurs. Jusque-là, ces trusts peuvent contenir deux fois plus d’investisseurs, ce qui a réduit leur marge de manœuvre. Mais en 2015, à la suite d’un désintéressement, des amendements ont été apportés pour alléger le cadre.
La députée PS Bernadette Laclais avait déclaré en 2015 dans le journal l’Express qu’elle souhaitait continuer à encourager les Business Angels. Dans les prochaines années, on pourrait assister à l’évolution du cadre légal afin de rendre ce secteur plus attractif.
Les raisons humaines
Même si le facteur déterminant est la fiscalité, il est de loin le seul élément à influer sur la décision des Business Angels.
Ces investisseurs sont le plus souvent des gens âgés (50 et 65 ans), dirigeants d’entreprise ou ancien cadre. Ce sont généralement des gens qui ont acquis un capital ou qui ont une forte expérience, et qui trouvent leur plaisir dans l’aide apportée à la création d’une PME. Ceci marche encore plus si la PME agit dans le même secteur d’activité que ces derniers. En terme clair, les Business Angels ont le sentiment de créer de l’emploi et contribuent ainsi à l’économie de leur pays.
Les différents profils des Business Angels
Dans sa Tribune dédiée aux Business Angels, Jérôme Tarting a dressé trois types de profils du Business Angels :
- La préparation de la préretraite, un cadre supérieur ou un ancien chef qui a épargné de l’argent et qui est capable d’investir en moyenne entre 5 000 et 200 000 euros par an.
- Le vaillant jeune entrepreneur qui après la création et la vente de sa société dispose d’un capital conséquent. Décidant de ne pas se replonger tout de suite dans une nouvelle aventure, décide d’investir dans une nouvelle aventure entrepreneuriale. Le budget qu’il peut consacrer à un tel projet varie entre 200 000 et 500 000 euros.
- Le Single Family Offices qui rassemble les investisseurs privés d’une même famille est aussi considéré comme étant des Business Angels
Outre l’investissement, le Business Angel procure de nombreux avantages à l’entrepreneur.
Le plus souvent, les Business Angels se mettent ensemble. C’est simplement un cercle qui leur permet d’échanger avec d’autres investisseurs, de réfléchir ensemble sur les décisions des dirigeants et d’exiger d’eux une certaine transparence.
Ces cercles fonctionnent souvent par affinité. On retrouve ainsi des cercles de Business Angels par région. Ce cercle peut être formé autour du genre des Business Angels. C’est pourquoi on a connu la naissance de plusieurs groupes de femme Business Angels ces dernières années.
Ce type de cercle accorde beaucoup plus leur aide à l’entrepreneuriat féminin qui éprouve des difficultés à lever les fonds comme l’illustre le baromètre réalisé en 2017 par l’association StartHer et KPMG, disant que les PME dirigées par les femmes ont levé des fonds en 2009 à hauteur de 126,6 millions d’euros, ce qui ne représente que 7 % du montant total des fonds levés.
Au moment où le ticket moyen pour les hommes est de 3,5 millions, celui des femmes avoisinait 1,8 million d’euros. Les dirigeantes d’entreprise se tournent cependant soit vers des Business Angels féminins ou vers des investisseurs féminins par des plateformes de crowfunding comme MyAnnona.
Pour finir, le regroupement des Business Angels peut aussi s’opérer par thème. Il existe ainsi des cercles spécialisés dans l’énergie, dans les activités liées à internet ou dans les Biotechs.
Les business angels représentent des acteurs importants dans le développement des PME en France notamment. Si vous avez les ressources nécessaires, il est recommandé de vous lancer, puisque les avantages fiscaux et humains qui en découlent sont non négligeables.
Entrepreneur, investisseur immobilier et passionné de liberté financière, j’ai accompagné des milliers de personnes à réussir sur internet au travers de formations en ligne, guides et coaching personnalisés.