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Créer son entreprise

Etre étudiant et créer son entreprise : les pièges à éviter

By mai 1st, 2017No Comments13 min de lecture

On pense souvent à tort que l’entrepreneuriat est l’affaire des grands et que création d’entreprise et études ne font pas bon ménage. Et pourtant, tout porte à croire aujourd’hui que les jeunes étudiants qui créent leur entreprise rencontrent plus de succès dans leur vie professionnelle que ceux qui attendent d’être salariés. Il est bien entendu plus complexe de se mettre à son compte dès son jeune âge, mais ce n’est pas impossible. Voici quelques pièges à éviter si vous êtes un étudiant et que vous décidez de vous lancer !

Manquer d’organisation

Travailler et étudier n’est pas une équation simple. Et pourtant, vous allez devoir la résoudre lorsque vous décidez de vous mettre à votre compte. S’occuper de votre propre entreprise et faire de petits boulots par-ci par-là ne sont pas la même chose. Être entrepreneur demande beaucoup plus de temps et d’investissement. Savoir bien gérer votre planning est donc impératif.

Il n’y a rien de pire que de devoir choisir entre réviser pour un prochain examen ou rencontrer un client très important. Toutefois, avec une bonne organisation, vous serez en mesure de trouver un équilibre parfait entre votre entreprise et vos études. Pour cela, essayez de vous dégager des plages horaires distinctes pour chacune de ces activités. Cela vous évite de passer de l’une à l’autre et de perdre inutilement votre temps. Tenez un calendrier sur 3 ou 4 mois et anticipez les grosses échéances.

Créer une entreprise pour de mauvaises raisons

Trois étudiants sur dix rêvent de se mettre à leur compte. C’est un statut qui séduit de plus en plus de jeunes, mais est-ce qu’ils le font pour les bonnes raisons ? Si vous voulez monter votre entreprise pour travailler moins, pour gagner plus d’argent, pour être le patron ou pour échapper à la pression subie par les salariés, dites-vous que vous avez choisi les mauvaises raisons pour créer une entreprise.

Monter une entreprise est un choix de vie, et non un choix de métier. Certes, cette option vous permet éventuellement d’avoir plus de liberté, d’être votre propre patron, de gagner plus, etc. Mais parfois, vous allez aussi devoir travailler plus de 50 heures par semaine ou vous contenter d’une piètre rémunération, surtout au début de vos activités. Il se peut même que vos copains de promotion qui auront choisi d’être salariés gagnent plus que vous. Pour éviter la déception, choisissez donc de vous lancer pour les bonnes raisons !

Attendre d’avoir un diplôme supérieur avant de se lancer

Créer une entreprise est avant tout une affaire de caractère et de volonté, et non de diplôme. Il est temps que vous le sachiez. De nombreux étudiants entrepreneurs ont réussi leur projet sans être sortis d’une grande école, mais tout simplement avec un bac pro en poche. Toutefois, il est toujours utile d’accumuler des connaissances lorsqu’on se met à son compte. Pour cela, beaucoup d’écoles de commerce proposent des formations à la création d’entreprise. Suivre ces modules est donc intéressant.

Il est également possible d’intégrer une junior-entreprise pour acquérir des compétences commerciales utiles pour son entreprise.

Rester seul dans son coin

S’il y a une erreur à ne vraiment pas faire pendant la création d’entreprise, c’est de rester isolé. C’est l’une des causes de l’échec. Il est important de parler de votre projet en premier lieu à votre entourage, dont votre famille. Monter une entreprise pendant que vous poursuivez vos études est une décision très importante dans votre vie. Vous avez besoin de leur soutien pour mener jusqu’au bout votre projet. Outre le soutien moral qu’ils peuvent vous apporter, vos proches peuvent aussi vous apporter un soutien financier au cas où vous manquez de moyens financiers.

Parlez également de votre projet à l’administration de votre école, à vos enseignants et à vos amis. Non seulement, ils peuvent vous aider dans vos réflexions en vous prodiguant de bons conseils, mais ils deviendront aussi plus tard vos meilleurs prescripteurs. Vos enseignants pourront entre autres vous aider à établir votre business plan ou à rédiger vos statuts, tandis que votre école pourra vous mettre en relation avec des partenaires.

Enfin, confrontez votre projet à des regards extérieurs, comme à des spécialistes de la création d’entreprise. Ils vous accompagneront tout au long de votre projet et vous apporteront des conseils utiles. De nombreux dispositifs et structures d’aides à l’entrepreneuriat sont à la disposition des jeunes créateurs d’entreprise dont le Réseau Information Jeunesse, les missions locales et Créajeunes.

Se sous-estimer à cause de son âge

Face à d’autres professionnels qui ont déjà acquis une expérience professionnelle plus longue, être jeune pose souvent un problème. Il est généralement difficile de rester crédible aux yeux des banquiers, des fournisseurs ou des clients quand on est jeune. Certains d’entre eux auront même tendance à vous sous-estimer, mais ne vous laissez pas faire. Ecoutez leurs conseils et tenez compte de ce qu’ils vous apprennent. Mais, n’ayez surtout pas peur de croire en vos valeurs et en vos idées. Ayez confiance en vous et en votre concept. Réunissez tous les arguments qui vous permettront de convaincre vos interlocuteurs malgré votre jeune âge.

Votre manque d’expérience et votre jeune âge peuvent être compensés par le sérieux et le professionnalisme avec lesquels vous préparez ou présentez votre projet.

Avoir peur de l’échec

La création d’entreprise est comme le parcours scolaire. Il se peut que vous n’ayez pas obtenu la moyenne, mais cela ne vous a pas empêché de continuer vos études et d’obtenir votre diplôme à la fin. C’est la même chose avec la création d’entreprise. Les risques sont nombreux tout au long de ce projet périlleux. Toutefois, n’en n’ayez pas peur. C’est en faisant des erreurs que vous allez apprendre à en tirer profit.

Le succès n’est pas une fin en soi. L’expérience personnelle et professionnelle que vous tirerez de cette aventure est énorme. Vous ne pourrez qu’en sortir grandi ! Il faut admettre qu’être entrepreneur et étudiant en même temps est une vie loin d’être tout repos. Dites-vous que c’est une grande expérience que vous allez vivre à un moment de votre vie où les risques sont encore moindres (vous n’avez pas d’obligations financières). Si vous réussissez, ce sera vraiment gratifiant et valorisant pour vous.

Mal évaluer la viabilité d’un concept

Tout projet de création d’entreprise part d’un concept. La question qui se pose est : est-il viable ou pas ? Ce n’est pas parce qu’une idée rencontre beaucoup de concurrence qu’elle est mauvaise ou au contraire qu’il n’y a pas de compétition qu’elle est géniale. La seule façon de tester la viabilité d’un concept est de le confronter au marché. D’où l’importance de réaliser une bonne étude de marché.

L’étude de marché est une étape clé de la création d’entreprise. Avoir une bonne connaissance de l’offre et de la demande est important avant de se lancer. N’hésitez pas à solliciter les avis de vos proches sur votre concept, à étudier les offres concurrentielles ou à demander les réactions de quelques clients potentiels. Pour obtenir un appui plus soutenu, vous pouvez vous rapprocher de l’Agence France Entrepreneur qui est un organisme ayant pour rôle de conseiller les entrepreneurs, même les plus jeunes.

Vouloir précipiter les choses

Créer une entreprise demande du temps. Réaliser une étude de marché, établir un business plan, chercher un financement, trouver des clients… ce sont des étapes qui exigent du temps. Selon les spécialistes, il faut au moins un an pour vraiment poser les bases d’une entreprise. Ce n’est pas parce que vous avez un client que c’est une raison pour poser à la hâte vos statuts et procéder à la facturation. En vous précipitant, vous risquez de négliger une étape. C’est ce qu’il ne faut surtout pas faire si vous voulez réussir votre projet. Aussi, donnez-vous du temps pour mettre en place votre projet.

Penser qu’il faut beaucoup d’argent pour créer une entreprise

Il y en a qui pensent que monter sa propre affaire exige un investissement financier considérable. Pas forcément ! Cela dépend de l’activité que vous voulez lancer. Selon les experts, beaucoup de jeunes entrepreneurs ont démarré avec un capital de 8 000€ ; voire moins.

Si la banque refuse de vous prêter de l’argent, n’hésitez pas à solliciter vos amis ou votre famille. Vous pouvez également vous trouver un parrain ou un mécène qui serait prêt à se lancer avec vous dans l’aventure. Pour cela, les structures d’aides comme les pépinières, les réseaux d’accompagnement, les concours de jeunes entrepreneurs et les différents salons dédiés à l’entrepreneuriat vous seront d’une aide précieuse.

N’oubliez pas qu’il existe des aides réservées aux jeunes créateurs d’entreprise comme le Jeune Entreprise Universitaire (JEU), le prêt d’honneur proposé par l’ADIE, le réseau information jeunesse, le programme Cap’Jeunes, etc.

Ignorer qu’il y a un minimum à connaître

Bien que se lancer dans l’entrepreneuriat n’exige aucun diplôme en particulier, certaines connaissances s’avèrent indispensables comme le fonctionnement de la trésorerie ou le droit des affaires. Sans ces savoirs, vous pourriez avoir du mal à avancer dans votre projet. Si votre cursus de formation n’inclut pas ces modules, n’hésitez pas à suivre des formations sur ces sujets.

Manquer de discipline

L’un des grands pièges de l’auto-entrepreneuriat est de penser que l’on peut profiter d’une plus grande liberté. En effet, rester seul chez soi peut nous pousser à ne pas voir le temps passer. On se laisse facilement distraire par les tâches ménagères, les loisirs, les activités en famille, etc. On oublie qu’il y a un travail à faire. Les conséquences de ce manque d’autodiscipline est l’alignement de journées de travail interminables. Pour éviter cela, mettez-vous des horaires fixes pour le travail et respectez-les.

Attention, ne négligez pas pour autant les pauses. Elles sont nécessaires à la productivité en permettant à votre mental de se reposer. Ne sacrifiez pas les moments de loisirs, de plaisir en famille ou de sommeil que vous aviez l’habitude d’observer. Dites-vous que vous le méritez bien.

Mal choisir le statut juridique de l’entreprise

Le choix du statut juridique est l’une des préoccupations majeures des jeunes créateurs d’entreprise. Trois solutions s’offrent à vous en tant qu’étudiant, à savoir les statuts classiques (SARL, SAS, EURL, etc.), l’auto-entrepreneuriat et l’association loi 1901. Et oui, il est tout à fait possible de créer une entreprise avec un statut associatif. Si votre activité n’a pas un but lucratif, vous pouvez créer une association. Le choix d’un statut doit tenir compte d’un certain nombre de critères dont le type d’activités, la présence d’associés, le capital, etc.

Mais avant toute chose, il existe un statut spécialement conçu pour les étudiants créateurs d’entreprise. Il s’agit du statut national étudiant-entrepreneur. Ce statut s’adresse à tous les jeunes âgés de moins de 28 ans titulaires d’un baccalauréat ou de l’équivalence en niveau. Acquérir ce statut vous permet d’avoir accès à un accompagnement par un enseignant et un référent du réseau PEPITE ainsi qu’à la possibilité de signer un CAPE (contrat d’appui d’entreprise) avec un partenaire du réseau.

Manquer de recul par rapport à son projet

Les premiers mois d’existence d’une entreprise sont tellement difficiles que vous pourriez avoir toute votre tête dans le guidon. Ceci vous empêche de prendre du recul par rapport à votre projet d’entreprise. Et pourtant, c’est nécessaire pour le conduire au succès. Outre l’accompagnement d’un expert, s’accorder des moments « off » de temps en temps vous permet également de bien réfléchir à votre projet.

Être trop optimiste sur les prévisions financières

Les prévisions financières sont indispensables pour évaluer la faisabilité et la viabilité de votre projet de création d’entreprise. Elles sont aussi utiles pour convaincre les banquiers. Comme leur nom l’indique, elles consistent à estimer les éventuels besoins de votre future entreprise et les possibilités de ressources. Lors de l’établissement des prévisions financières, soyez réaliste. Ne soyez pas trop optimiste sur les prévisions. S’il le faut, minimisez les recettes et maximisez les coûts.

Bien sûr, pour ne pas vous tromper, vous pourrez vous attacher les services d’un expert-comptable. Ce dernier ne vous apportera pas seulement un regard extérieur par rapport à votre projet, il peut aussi réaliser vos prévisionnels financiers.