Une entreprise peut, à un moment donné, se retrouver au bord de la faillite au point de n’avoir plus qu’une seule solution, celle de procéder à sa liquidation afin d’acquitter ses créanciers. Reprendre une telle entreprise peut parfois être une bonne affaire, mais peut aussi se présenter comme un risque à éviter. Reprendre une entreprise en liquidation : est-elle conseillée ?

Qu’est-ce qu’une entreprise en liquidation ?

Vous entendez souvent parler de liquidation ou encore d’entreprise en liquidation sans toutefois comprendre de quoi il s’agit exactement. Sachez d’ores et déjà que, la liquidation d’une entreprise renvoie à un ensemble d’actions consistant à transformer les avoirs de cette entreprise en moyens financiers afin de désintéresser ses différents créanciers.

Quoi qu’il en soit, plusieurs motifs peuvent justifier le fait qu’une entreprise se retrouve en phase de liquidation. Notez cependant que, lorsque la procédure de liquidation d’une entreprise est engagée, cela est la conséquence d’un antécédent qui est celui de sa liquidation. Comme quoi, une entreprise est liquidée après avoir été dissoute, et sa dissolution n’est que la résultante d’une action commune.

Toute entreprise, qu’elle soit à caractère commercial ou non, peut à un moment donné être concernée par la liquidation. Dès lors, deux sortes de liquidations peuvent se présenter à savoir : la liquidation judiciaire qui peut provenir d’un ou de plusieurs actionnaires direct ou indirect de l’entreprise et la liquidation statutaire qui est du ressort unique du patron de l’entreprise.

La liquidation judiciaire

Reprendre une entreprise en liquidation

En règle générale, la liquidation judiciaire vient mettre un terme aux activités d’une entreprise. C’est au tribunal de commerce que revient la charge de se prononcer sur la mise en liquidation ou non d’une entreprise à caractère commercial ou artisanal qui présente une impossibilité de redressement. Lorsqu’il s’agit des entreprises relevant d’un secteur d’activité autre que celles citées précédemment, elle est de la compétence du tribunal de grande instance.

Le redressement financier quant à lui, est une procédure mise en place dans l’optique de sauver une entreprise en déclin et de solder son passif. Lorsqu’une entreprise rencontre des problèmes d’ordre financier auxquels elle n’arrive pas à faire face, le redressement financier se présente comme une aubaine pour le maintien de l’entreprise et la conservation de ses employés.

De nombreuses entreprises ont souvent eu besoin de faire recours au redressement financier afin de pouvoir faire face à leurs engagements tout en continuant d’exercer leurs activités. Malgré le fait que cette solution ne soit pas au goût de certaines entreprises, elle permet tout de même à celles-ci de respecter leurs différents contrats avec leurs associés.

Les objectifs poursuivis par la liquidation judiciaire d’une entreprise sont donc celles de mettre fin aux activités de l’entreprise comme déjà mentionné, mais également de faire un inventaire des avoirs de l’entreprise, ainsi que le bilan de sa dette, des comptes annuels et de ses dépenses. Ces objectifs ne sont pas sans corollaire pour l’entreprise.

Les conséquences de la liquidation judiciaire pour l’entreprise

Une fois la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal compétent, celui-ci choisit un mandataire judiciaire pour la liquidation. Ce dernier aura pour mission de diriger l’entreprise pendant la durée du processus de liquidation. Par la suite, un rapport des dettes fiscales et des autres créances, est établi à travers un acte de mandatement. Enfin, des actifs de l’entreprise peuvent être vendus aux enchères afin de collecter les moyens nécessaires pour désintéresser les différents créanciers.

Si la vente concerne un fond de commerce, la personne mandatée pour la liquidation devra dénicher un repreneur afin de pouvoir entrer en possession de moyens financiers requis pour régler les déficits des anciens détenteurs de la société.

Lors de la liquidation judiciaire, les détenteurs de l’entreprise sont privés des droits dont ils bénéficient sur celle-ci. De même, la personnalité morale de l’entreprise disparaît. Aussi, la liquidation d’une entreprise a une conséquence directe sur le personnel, car celui-ci est souvent sujet à un licenciement pour motif économique. Mais à côté de la liquidation judiciaire, vous avez aussi la liquidation statutaire.

La liquidation statutaire de l’entreprise

Contrairement à la liquidation judiciaire, la liquidation statutaire ne fait pas recours aux juridictions. Elle intervient lorsque les différentes parties ou associés décident à un commun accord et selon les statuts, de procéder à la liquidation de l’entreprise. En effet, la décision à l’amiable des associés, de mettre fin à leurs accords se fait lors d’une assemblée générale extraordinaire.

Ici, il appartient aux actionnaires de se prononcer sur la liquidation de l’entreprise et de choisir un liquidateur qui aura comme cahier de charge, celui de procéder à la fermeture de l’entreprise, de solder ses dettes et de distribuer les avoirs restants de l’entreprise aux différents associés.

Une fois la liquidation effectuée, le liquidateur va être remercié lors d’une assemblée générale. Un procès-verbal est alors dressé et transmis aux services fiscaux qui vont se charger de constater et d’enregistrer les comptes de liquidation, marquant ainsi la fin de la procédure de liquidation.

Pourquoi reprendre une entreprise en liquidation ?

Voilà une question que vous devez certainement vous poser. Car, parlez de la liquidation d’une entreprise implique généralement que celle-ci n’est plus en mesure de remplir ses engagements envers ses actionnaires, ses fournisseurs, l’Etat et autres associés. Ce lancer dans le rachat d’une telle affaire relève à priori d’un risque démesuré.

Le plus souvent, c’est une fois l’inventaire réalisé que se présente l’opportunité de rachat d’une entreprise, et c’est au tribunal du commerce que revient donc la responsabilité de la procédure en vue du redressement ou de la liquidation judiciaire.

Mais sachez que les choses se sont considérablement améliorées et le rachat d’entreprises en liquidation bénéficie déjà d’un encadrement légal. La reprise d’une entreprise en liquidation judiciaire peut désormais se présenter comme une opportunité intéressante à saisir pour tout entrepreneur ou encore tout dirigeant d’entreprise. Sauf que, une étude minutieuse doit être menée au préalable afin d’évaluer les enjeux.

Les bonnes raisons pour reprendre une entreprise en liquidation ?

Reprendre une entreprise existante présente certains avantages tels que : sa notoriété dans sa zone de compétence ainsi qu’une clientèle déjà acquises. Les rapports avec les banques et les fournisseurs sont déjà noués et la structure sur le plan matériel et humain existe bel et bien. En outre, une banque financera facilement la reprise d’une entreprise si celle-ci présente des avantages considérables plutôt que la mise sur pied d’une nouvelle structure.

Par ailleurs, nous pouvons citer entre autres, la reprise d’une entreprise dont les activités sont semblables à la vôtre. En effet, lorsque vous reprenez une entreprise qui se trouve dans le même secteur d’activité que la vôtre, vous avez plus de possibilités d’accroitre votre entreprise et d’avoir un retour sur investissement plutôt positif.

Avoir une entreprise déjà opérationnelle peut également être une raison valable. Car, l’entreprise étant déjà existante, elle regroupe certainement les éléments nécessaire pour son fonctionnement notamment : un locale, du personnel, des fournisseurs et éventuellement des clients. Aussi, c’est un avantage en termes de temps contrairement à la création d’une nouvelle entreprise.

A côté des raisons valables de se lancer dans la reprise d’une entreprise en liquidation, il est judicieux de tenir compte aussi des risques que celle-ci présente. Car, les entreprises qui sont vendues ne font pas toutes de bonnes affaires. Il est donc important de savoir avant tout engagement comment elle en est arrivée à la liquidation.

Mais si vous êtes vraiment motivé et souhaitez vous lancer dans la reprise d’une entreprise en difficulté, il est conseillé de chercher au tour de vous, dans votre zone de résidence. Ensuite, de contacter ceux qui travaillent dans le domaine, notamment, le domaine de la cession d’entreprises (liquidateurs, chambre de commerce, etc.). Mais avant, voici quelques risques que présente la reprise d’une entreprise.

Les étapes à suivre pour une reprise d’entreprise en liquidation

Lorsque le projet de reprendre une entreprise est établi, il est nécessaire de déterminer les aspects de l’entreprise que vous souhaitez racheter. Cela réside dans une analyse sérieuse des profils afin d’épurer celles qui ne remplissent pas les critères recherchés. La localisation de l’entreprise, son domaine d’activité, sa taille, son type, son statut juridique… sont là, des éléments qui doivent être définis au préalable.

Être à la fouille de l’information vis-à-vis de l’entreprise à reprendre vous donnera les bonnes raisons pour vous lancer ou pas dans une reprise en liquidation. Le désir de vendre l’entreprise reste souvent un secret dont seules quelques personnes très proches de l’entreprise sont au courant. Ceci afin d’éviter que cela n’ait une mauvaise influence sur leur entreprise. Face à ceci, les patrons préfèrent souvent rester pondérés, ce qui rend difficile l’accès aux informations.

Cependant, une des solutions réside dans les réseaux d’experts ou de professionnels où vous pouvez avoir la bonne information et tomber sur la reprise du siècle. D’autres canaux existent également et qui permettent aux acheteurs d’être en relation avec des vendeurs qui eux, trouvent très vite un acquéreur lorsque leur offre est intéressante. D’où la spontanéité.

Lorsque la potentielle bonne affaire est trouvée, il convient de l’étudier afin de se faire une idée. Un entretien avec le dirigeant de l’entreprise à reprendre est également nécessaire pour avoir des détails qui vous permettront de mieux analyser votre future entreprise. Pour cela, vous devez vous rendre sur les lieux ou lui adresser un courrier pour une première prise de contact.

Enfin, une évaluation de la reprise est nécessaire. C’est ici que l’acheteur va se faire une idée sur le coût global de l’entreprise afin de pouvoir parlementer sur les différentes clauses de la reprise avec le dirigeant de l’entreprise. Voici quelques bonnes raisons qui peuvent amener un entrepreneur à reprendre une entreprise en liquidation.

Evaluez les risques que présente la reprise d’une entreprise

Reprendre une entreprise en liquidation - racheter

Lorsque vous vous engagez dans la reprise d’une entreprise, certains risques que vous encourez méritent d’être connus notamment avec le personnel. En effet, des risques d’antagonisme peuvent se présenter lors de la mise en place des nouvelles orientations dans le travail. Celui-ci peut rencontrer un blocus auprès des salariés, qui n’intègrent pas la vision de la nouvelle direction.

Des difficultés avec la clientèle qui pour une raison ou une autre, peut ne pas accepter la nouvelle gestion ou les nouveaux patrons de l’entreprise. Raison pour laquelle le repreneur doit examiner l’entreprise sur le plan économique afin de se faire une idée de la représentation qu’elle a auprès de la clientèle et des raisons qui ont amené les actionnaires à la liquidation de l’entreprise. Après tout cela, se pose le problème du financement de la reprise de l’entreprise.

Comment financer une reprise d’entreprise ?

Après avoir traversé les étapes citées plus haut, se pose maintenant la question du financement de cette reprise en elle-même. Car, se lancer dans la reprise d’une société est une chose et comment la financer en est une autre. Plusieurs procédés existent pour le financement d’une reprise de société dont les trois principales sont les suivantes :

La société créée depuis peu achète le fond de commerce. Ici, le repreneur acquiert tous les biens (matériel et immatériel) et aussi les créances de la société à travers sa société qui reprend celle qui est en liquidation. Il peut également décider de ne prendre qu’une part des actions dans celle-ci.

Des fractions sont achetées par la nouvelle entreprise. La nouvelle entreprise acquiert des parts de la société reprise. Le placement de la reprise des parties de l’entreprise sont alors mises au niveau de la nouvelle entreprise et la possibilité de prêt évaluée sur la base des gains obtenues.

Reprise des parts par l’acheteur. Ici, l’acheteur acquiert les parts de la société en question sans avoir besoin de mettre sur pied une nouvelle entreprise au cas où, un emprunt a été contracté. La responsabilité de l’emprunt incombe uniquement à l’acquéreur.

Notez également qu’un apport personnel est nécessaire pour l’achat d’une entreprise. Le ou les acquéreurs doivent montrer leur engagement et se mettre au même niveau de risque avec les autres actionnaires, afin que les responsabilités soient partagées en cas d’échecs.

Conclusion

Reprendre une entreprise en liquidation présente des opportunités non négligeables, mais aussi des risques qui doivent être connus lorsque vous souhaitez vous lancer. Il est donc nécessaire de bien évaluer ces deux aspects avant de s’y engager, et en fonction de vos objectifs pour pouvoir en tirer le meilleur.