Nombreux sont ceux qui nourrissent le désir de gérer leur propre emploi, de diriger leur propre entreprise. Mais malheureusement, très peu parviennent à concrétiser ce rêve. Pourquoi ? Sont-ils faits, eux, pour être d’éternels employés ? Il est évident que non. Mais c’est la peur de l’échec qui bloque encore de nombreuses personnes dans leur statut d’employés.
Beaucoup pensent qu’ils ont besoin de beaucoup de fonds pour commencer. Pourtant, il est possible de lancer votre société à partir du peu que vous avez.
Création d’entreprises : que faut-il pour bien démarrer ?
N’importe qui peut devenir entrepreneur. Il suffit de bien déterminer la taille de son projet d’entreprise et de s’approprier les ressources nécessaires pour faire de son rêve une réalité. Même étant un novice vous pouvez y arriver si vous avez de la motivation. Le plus grand défi est votre manque d’expérience. Mais cela ne doit pas vous empêcher de commencer. Car l’expérience dans un domaine s’acquiert de façon progressive. Il vous faudra du temps.
L’univers de l’entrepreneuriat est vaste. Vous aurez toujours de nouvelles choses à apprendre. Mais s’il faut résumer les atouts indispensables en quatre points, nous dirons qu’il vous faut :
- De l’audace
Entreprendre n’est pas une balade de santé. En France, il a été constaté qu’un tiers des nouvelles entreprises créées disparaissent au bout de trois ans. Ceci parce que les créateurs d’entreprise n’ont pas su faire face vaillamment aux défis qui se présentent à eux.
Si vous venez de créer votre entreprise ou pensez le faire un jour, il vous faudra beaucoup d’audace. C’est une qualité dont vous aurez constamment besoin dans votre parcours d’entrepreneur. En effet, le monde des affaires est plein de surprises (tant agréables que désagréables). Pour y faire face, une bonne dose de courage dès le départ vous fera beaucoup de bien.
En effet, l’entrepreneuriat est un monde à part. Pour réussir, vous aurez des fois besoin de faire cavalier seul. De vous séparer de ceux dont la vision ne favorise pas le progrès de votre idée d’entreprise. S’il le faut, n’hésitez pas à vous éloigner un peu de ce genre de personnes.
Pour éviter de faire fausse route, il faudra être décisif et prendre des risques (calculés). Posez-vous les bonnes questions avant de vous lancer. Êtes-vous assez équipé pour porter votre entreprise vers le sommet ? Y a-t-il un marché pour accueillir votre idée d’entreprise ? Pouvez-vous mobiliser les ressources nécessaires ? Il faut répondre à toutes ces questions et vous assurer que les réponses sont encourageantes.
- De la motivation
Beaucoup d’employés pensent qu’en créant leur propre entreprise, ils seront plus libres (pas de travaux contraignants à faire). D’une part, ce raisonnement est fondé. Mais ce n’est pas toujours vrai, du moins pas avant d’avoir stabilisé la situation de votre société. Et cela peut prendre des années.
Avant d’atteindre cet idéal, vous devrez faire des heures supplémentaires pour le développement de votre entreprise. Cela nécessite de la motivation. Sachez que vous devrez investir beaucoup plus d’efforts que vos amis salariés. Et ceci pour un bénéfice inférieur dans les débuts.
- Du financement
L’argent est la ressource la plus courante au monde. Il en faut pour tout et pour tous. On ne peut presque rien faire sans. Il serait utopique de vouloir avoir un niveau de vie agréable sans argent. Il en est de même pour lancer son entreprise. Il est difficile de réussir sans avoir un minimum de ressources financières. Aujourd’hui, les demandes d’aides à la création d’entreprises ont considérablement augmenté. Il vous sera impossible d’obtenir du financement sans avoir un fonds propre. Nous reviendrons sur ce point dans la suite pour vous montrer comment vous pouvez financer votre entreprise.
- De la chance
La chance est un facteur insaisissable qui contrôle le mouvement de toutes les choses dans tous les domaines. Ainsi les choses peuvent tourner en votre faveur comme l’effet inverse peut se produire. Tout dépendra de la chance que vous avez à un instant précis.
En effet, les entrepreneurs qui ont fait faillite ne sont pas tous à blâmer. Ils avaient de la détermination, de l’audace et un financement. Ces trois atouts ne déterminent donc pas forcément le succès de votre entreprise. Priez pour que dame Chance vous prenne en affection. Sinon, même avec un business plan en béton, vous n’aurez pas gain de cause.
Faites la part des choses en obtenant les trois premiers points de cette liste et le reste viendra tout seul. S’il est possible d’avoir de l’audace et de la détermination, le financement est une toute autre histoire.
Quels sont les types de financements possibles ?
La création d’une entreprise est financée soit en interne, soit en externe. L’idéal c’est que ces deux sources s’associent pour un bon financement de votre projet. Car elles sont complémentaires. Sans la première, vous ne pouvez pas accéder à la seconde. Sans la deuxième, la première peut s’avérer insuffisante.
Financement interne
Il existe plusieurs façons de financer un projet d’entreprise à l’interne. Vous pouvez le faire par :
Apports personnels
Le financement interne désigne le capital personnel que vous, en tant que créateur d’entreprise êtes prêt à investir. Ce capital est encore l’apport personnel. C’est un bon indicateur de votre attachement à la réalisation de votre projet. Par ailleurs, il vous aide à limiter les crédits. C’est donc un point incontournable.
Cependant, il n’y a aucune règle qui fixe la barre de l’apport personnel. Votre structure financière peut vous demander un apport personnel allant de 20 à 50 % du coût total de l’opération. Tout dépend du secteur de votre entreprise et de vos aptitudes.
Si vous ne disposez pas du pourcentage d’apport personnel que demande l’établissement bancaire, vous pouvez vous tourner vers vos proches grâce au « love money ». Ils peuvent décider de vous aider par des dons financiers assimilables à votre apport personnel. Mais s’il s’agit de prêts, vous devez les consigner dans votre plan de financement. Ceci permettra à votre structure partenaire d’avoir une idée de vos charges de remboursement.
Des apports en numéraire
Un apport en numéraire se réfère à la somme d’argent qu’apportent des actionnaires d’une société. Ceci leur permet d’obtenir des titres dans cette entreprise. Ces apports varient selon le type d’entreprise et s’appliquent seulement aux sociétés d’au moins deux associés (les entreprises unipersonnelles ou individuelles sont donc exclues).
Ces fonds permettront à l’entreprise de démarrer ses activités sans s’endetter (puisqu’ils ne seront pas remboursés sauf en cas de faillite).
Des apports en nature
En dehors de l’argent, des associés peuvent apporter des biens matériels (maisons, voitures, etc.) à une société. Ce sont les apports en nature. Ceci donne aussi droit aux apporteurs d’avoir des titres dans cette entreprise. Ces biens devront être évalués en argent pour déterminer le dividende de chaque apport en nature.
De tels apports permettent également à une entreprise de commencer son activité sans avoir à recourir à des financements externes qui exigent souvent des garanties et un paiement d’intérêts.
Des apports en compte courant de partenaires
C’est le second moyen pour un actionnaire d’apporter du cash à une entreprise. Mais ici et contrairement aux apports en numéraire, les apporteurs seront remboursés avec des intérêts, que votre société ait réalisé des bénéfices ou pas. De tels apports s’adaptent uniquement aux sociétés telles que les SARL ou les SAS.
Par ailleurs, les apporteurs disposent d’une liberté à retirer leurs apports à tout moment. Cela peut constituer un problème pour vous surtout si vous devez vous servir de ces apports pour gonfler votre capital et postuler à un crédit bancaire.
Néanmoins, les apports en compte courant d’associés sont aussi de bons moyens pour vous de financer votre projet d’entreprise à l’interne.
Financement externe
En entrepreneuriat, les financements externes sont de divers types. Ils peuvent provenir du secteur public comme du secteur privé.
Financement du secteur public
Il s’agit essentiellement des subventions et aides d’État à la création d’entreprises, le crédit-bail et la location et les emprunts.
Les subventions et aides d’État à la création d’entreprises
Ce sont de véritables coups de pouce à la mise en place de votre entreprise. Car elles facilitent le financement bancaire et vous aident à vite démarrer votre activité. Elles existent sous plusieurs formes. Il y a par exemple le prêt d’honneur qui est un prêt gratuit. Vous trouverez aussi le crédit d’impôt recherche (CIR), l’aide à la reprise ou à la création d’entreprises (ARCE). Les concours de création d’entreprises sont aussi de véritables moyens pour vous aider à avoir le complément dont vous avez besoin pour lancer votre entreprise.
Pour bénéficier de ces aides, vous aurez besoin de beaucoup de patience. Car leur mode d’attribution requiert un peu plus de temps pour l’élaboration d’un bon projet.
- Le crédit-bail et location
Avec ce type de financement, vous n’aurez plus besoin d’avoir forcément tout le financement dont a besoin votre entreprise. Vous pouvez obtenir un bien (dont vous n’êtes pas propriétaire) que vous exposez sur une durée donnée afin de percevoir son loyer. Vous pouvez décider de l’acheter au terme du contrat. Mais vous n’êtes pas obligé de le faire.
- Les emprunts
Si vous n’obtenez aucun des financements susmentionnés, vous pouvez recourir à un emprunt auprès d’un établissement bancaire. C’est aussi un moyen de financer votre projet. Mais contrairement aux apports en capital, vous devrez rembourser le capital emprunté avec généralement des intérêts. La qualité de votre dossier sera très importante pour obtenir un prêt d’une société financière.
Ce sont là des financements dont vous pouvez bénéficier de la part du secteur public pour soutenir le lancement de votre entreprise. Abordons à présent le secteur privé.
Financement du secteur privé
Un financement du secteur privé provient des particuliers convaincus de la rentabilité de votre projet et qui sont prêts à y investir. Il y a plusieurs modes de financement privé. Mais nous abordons ici le crowdfunding, le crowdlending, le crowdequity et les business angels.
- Crowdfunding
Le crowdfunding est un financement participatif qui se traduit souvent par des dons sans contrepartie et des dons avec contrepartie symbolique. Dans ce dernier cas, vous pourrez avoir à donner une carte postale ou un t-shirt portant l’effigie de votre entreprise.
- Crowdlending
Il s’agit ici d’un prêt participatif sans intérêt et d’un prêt avec intérêt. Mais dans ce dernier cas, aucune caution ni garantie n’est exigée de l’investisseur.
- Crowdequity
Par ce financement, l’investisseur détient une prise de participation aux capitaux propres de votre entreprise. Ceci lui donne droit à une rémunération qui peut être sous la forme de dividendes ou d’intérêts ou encore de commissions sur le chiffre d’affaires de votre société.
- Business angels
Ce terme désigne les investisseurs providentiels. Bien que l’entreprise soit encore à ses débuts, un business angel peut y investir sans arrière-pensée. Il prend ainsi un risque conséquent. Mais ceci ne l’empêche pas de consacrer son temps à accompagner votre entreprise jusqu’à sa stabilité. Par ailleurs, il met toutes ses compétences et expériences au service du développement de votre entreprise. Ce sont là des qualités qui différencient les business angels des autres investisseurs qui se contentent de leurs apports financiers.
Pour résumer…
La création et le financement d’entreprise demandent beaucoup de moyens. Il est souvent difficile aux créateurs d’entreprise de mobiliser seuls tout le financement nécessaire. C’est pourquoi ils sont parfois obligés de se tourner vers des financements externes. Mais force est de constater que ces types de financements sont souvent accompagnés de contraintes liées principalement aux taux d’intérêt empêchant ainsi la croissance de votre entreprise.
Il est alors préférable que vous cherchiez à financer une grande partie de votre projet à l’interne. Car cela vous libère du joug des dettes et vous permet de focaliser vos investissements sur le développement de votre projet.
